Kenneth, la tempête tropicale a éprouvé le plan national de contingence. Les nombreuses simulations et autres exercices antérieures ont permis aux autorités de déployer l’arsenal et répondre aux besoins et ainsi limiter les dégâts. Toutes les parties prenantes ont contribué à cet effort commun dans l’ensemble des îles, sous la direction de la coordination. Le ministre de l’intérieur, patron de la coordination donne quelques éléments de réponse. Propos recueillis par BIM
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Masiwa: Monsieur le Ministre, depuis l’alerte, des hommes et des femmes sont mobilisés pour prévenir et réagir par rapport à Kenneth, combien étaient-ils à peu près?
Mohamed Daoudou: Cette mobilisation répond au plan de contingence. Le pays s’en est doté un. D’ailleurs beaucoup d’exercices et de nombreuses simulations ont eu lieu à propos de tsunami et de Cyclone. Aujourd’hui on en voit les fruits. Car le Plan a bien fonctionné dès l’alerte. Et il implique plusieurs structures qu’il faut remercier; à savoir les ministères de la santé, de l’éducation, des transports, de l’environnement, des organismes comme le système des nations unies, le croissant rouge, le cosep, avec la gendarmerie, la FCD et la police nationale, sous la direction du ministère de l’intérieur, mais aussi la participation de l’assistance technique de l’ambassade de France.
Ils étaient nombreux pour faire d’abord de la prévention, de la sensibilisation et agir pour limiter les dégâts.
Masiwa: Quelles étaient les principales difficultés rencontrées ?
M D: Essentiellement le comportement de certains citoyens qui ont eu du mal à comprendre et appliquer les consignes. La curiosité l’emportait sur la sécurité pour certains. Le temps qu’ils réalisent la gravité de la situation, ce n’était pas simple. Pourtant la logistique a été assurée. Les missions de prévention et d’information ont été correctement faites, avec le relai des médias. Tout le monde s’est rendu disponible, à commencer par le chef de l’État. La mairie de Moroni aussi a contribué.
Masiwa : Quel est le bilan provisoire de Kenneth aujourd’hui ?
M D : Il est de trois morts, vingt blessés légers et beaucoup de dégâts matériels, notamment dans les infrastructures: routes et réseau électrique, des pertes aussi dans les exploitations agricoles, des digues qui ont cédé, dans le sud par exemple et des glissements de terrain. On compte également beaucoup de déplacés, qui ont été mis en sécurité, dans les foyers de la ville de Moroni, des mosquées, des collèges et au Retaj. On a fait en sorte de ne rien laisser personne sans abris et ce dans les conditions climatiques d’hier. Soit 1000 personnes dont 600 rien qu’à Ngazidja, 250 à Anjouan et 150 à Mohéli. Toutes ces personnes sont prises en charge entièrement par l’État
Masiwa: Quelles mesures avez-vous pris pour répondre aux urgences ?
M D: Avant tout, la sécurisation des personnes qui en avaient besoin, après avoir procédé aux déblaiements des routes. Il y a eu la mise en place d’un centre média qui regroupait plus de 12 médias afin d’aider à la diffusion des messages de prévention. Aujourd’hui, on a décidé de maintenir la cellule de crise, de prolonger l’interruption des cours jusqu’à lundi, de limiter la circulation et d’évaluer les besoins à travers 11 équipes sur tout Ngazidja et la même opération dans les autres îles.
Mais dans tout ça, il faut noter qu’aujourd’hui ce sont des experts nationaux qui ont dirigé les opérations, du service météorologique, jusqu’ à la sécurité civile.
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