Dr Youssouf Said Soilih, Secrétaire général de l’Union de l’opposition
« Mardi nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre. Elle continue et elle se renforce d’une journée à une autre même s’il est vrai qu’en autorisant le colonel Azali Assoumani à légiférer par ordonnance, les députés lui ont permis d’avancer son plan. Mais je vous rassure que nous allons gagner ce combat. Et la victoire n’est pas loin. Je vous signale qu’il ne nous reste que la bataille diplomatique. [ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]
Vous avez vu que partout où il passe il est chassé par les Comoriens. Mosquées, grandes cérémonies culturelles et religieuses et même dans des funérailles. Vous avez vu comment s’est passé son séjour à paris. Il a été même empêché de passer à Marseille. Tout cela montre qu’il n’est nullement aimé et qu’il doit partir le plus vite possible. En ce qui concerne notre présence aux prochaines élections, l’opposition n’a pas encore tranché. Nous allons examiner la situation. Mais en tant que président du parti Djawab, je ne souhaiterai pas qu’on participe dans une élection avec une personne dont nous refusons sa légitimité »
Mohamed Daoud, ministre en charge des institutions
« Nous ne pouvions pas attendre jusqu’au mois d’octobre. Nous serions obligés de prolonger leurs mandats. Les députés n’ont jamais rejeté ce projet. Ils ont voulu qu’on attende octobre. Nous remercions les députés qui ont voté pour. C’est une victoire pour la démocratie, mais pas pour nous. Nous ne recherchons que la paix et la stabilité du pays. Cette loi nous éloigne du désordre. Vous, les journalistes, devez bien expliquer, car nous n’allons pas tolérer ceux qui vont inciter le désordre et l’instabilité. Le président de la République Azali Assoumani est un homme de droit. Il l’a démontré encore une fois aujourd’hui ».
Maoulana Charif, Vice-président de l’Assemblée de l’Union (élu du parti CRC)
« Nous remercions d’abord le gouvernement et le ministre en charge des institutions de la manière dont ce projet a été présenté. Chacun a pu comprendre son importance. C’est une victoire pour le peuple comorien, pour l’État et la démocratie. Sur les trois pouvoirs qui régissent notre pays, c’est le pouvoir exécutif qui avait le monopole dans les constitutions précédentes. Contrairement à ce que les autres disent, Azali a renforcé la démocratie dans cette nouvelle constitution. Cette dernière précise que je ferai recours à une ordonnance si les parlementaires me le permettent. Si le contre l’avait emporté, nous serions dans un blocage. Mais aujourd’hui, nos pouvoirs sont renforcés. Aujourd’hui, le chef de l’État ne peut pas juridiquement dissoudre l’Assemblée nationale contrairement aux anciennes constitutions. Je ne comprends pas ceux qui disent qu’on est dans la dictature ».
Mouigni Baraka Said Soilih, président du Conseil national de Transition
« C’est un coup dur. Azali Assoumani n’a qu’un seul député à l’Assemblée nationale. Les autres sont là grâce à leurs partis politiques. Nombreux sont les opposants. Donc, ce n’est pas ce que nous attendions. Et le pire, nous avons discuté hier (mardi matin) avec certains [Said Baco et Hadjira Oumouri]. Nous leur avons expliqué le danger de ce projet. Ils nous ont rassuré de voter contre. Malheureusement, ils nous ont trahis, ils ont trahi aussi leurs électeurs, leurs régions, le peuple comorien. L’Assemblée nationale était la seule institution légale aux Comores. Ces parlementaires n’ont montré ni leur dignité ni leurs responsabilités. Je me demande s’ils savent ce que les Comoriens attendent d’eux. Ils n’ont pensé qu’à leurs intérêts personnels. Je prends cette occasion à remercier les 16 autres députés qui honoré le peuple comorien en votant contre ce projet. En ce qui concerne la députée Hadjira, mon ancienne directrice de campagne, je ne serai plus avec elle dans mes combats politiques en attendant que notre parti – RDC- se prononce. Je ne peux pas continuer à travailler avec une personne qui a usurpé le choix du peuple en volant des élections ».
Rachadi, rapporteur de la commission de lois
« Les gens ne comprennent pas. Ils disent que l’article 66 de la constitution est bafoué, c’est faux. Cet article [ L’assemblée de l’union est composée des membres élus dans les circonscriptions électorales nationales et de ceux, représentant les Comoriens établis hors Comores ] autorise la continuité avec aisance des élections. Si vous avez suivi, le président de l’Assemblée nationale a dit que à plusieurs reprises, les gens se montrent gourmands. Nous sommes des démocrates. Chacun a le droit de faire ce qu’il pense. Chacun réagit à travers sa conscience. On ne peut pas improviser des choses. La diaspora n’a pas été recensée. Comment vous voulez qu’une personne non recensée vote ou se présente comme candidat. D’ailleurs, la diaspora n’est pas seulement celle qui vit en France. C’est l’ensemble des gens qui vivent à l’extérieur. Aucun critère n’a jusqu’alors défini cette diaspora. Nous devrons attendre la loi organique qui viendra détailler tout cela. Nous, parlementaires, nous ne pourrons pas laisser ce vide institutionnel. Vous-mêmes alliez dire que les députés ont failli à leurs missions ».
Député Nassim
« Nous sommes surpris à la dernière seconde. Avant d’entrer dans l’hémicycle, nous étions 18 députés. Nous nous sommes mis d’accord de ne pas laisser à Azali Assoumani faire notre travail à notre place. Malheureusement les autres lui ont donné ce pouvoir. C’est une grande trahison ».
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Propos recueillis par Ali Mbae