Interview
Samina Chakira : « La femme comorienne est une femme entreprenante de nature »

La Plateforme Mondiale des femmes entreprenantes (PLAMFE) a été conçue en juillet 2018 dans le but de mettre en valeur les actions entreprises par les femmes entrepreneuses. Plusieurs pays sont membres de cette plateforme dont les Comores. Masiwa est allée à la rencontre de Dr Samina CHAKIRA, avocate au barreau de Moroni et actuelle secrétaire générale de la PLAMFE-Comores.
Masiwa – Vous êtes Secrétaire générale de la PLAMFE-Comores. Pourquoi notre pays a-t-il adhéré ? Et quels sont les objectifs de cette antenne comorienne ?
Samina CHAKIRA – Effectivement depuis le 10 avril 2020, je suis la secrétaire générale de l’association dénommée la Plateforme mondiale des femmes entreprenantes – Comores (PLAMFE-Comores). Il s’agit d’une plateforme mondiale qui existe à trois niveaux : mondial, régional et national (Comores). Cette plateforme est née dans l’objectif général d’œuvrer aux Comores à la promotion des droits des femmes, de la Famille, du genre et de l’autonomisation et à la valorisation des femmes. Spécifiquement, elle inculque aux femmes comoriennes la culture entrepreneuriale et favorise la vulgarisation des Tics dans tous les secteurs d’activités. C’est ainsi que nous avons crée cette plateforme en vue de faire bénéficier aux femmes les réseaux mondiaux en matière entrepreneuriale.
Masiwa – Quelles activités avez-vous déjà réalisées ?
Samina CHAKIRA – Étant à la première année d’exercice et compte tenu également de la situation sanitaire du pays, l’association n’a pas encore réalisé d’activités directement pour les bénéficiaires. Toutefois, nous avons organisé une session de Masterclass en vue de développer la vision et les objectifs de l’association et développer un plan d’action pour les 12 mois à venir. Parmi les activités planifiées, nous comptons vulgariser les droits de la femme et créer des femmes modèles dans l’objectif de transmettre aux femmes entreprenantes en devenir. Nous comptons également développer le leadership et l’entreprenariat des femmes agricoles et en milieux ruraux et autonomiser les femmes agricultrices grâce aux outils digitales (renforcement des capacités en outils numériques et introduction des modules d’alphabétisation). Tout cela dans le but d’inciter les femmes à mieux entreprendre dans plusieurs secteurs.
Masiwa – Que représente la femme comorienne dans l’entreprenariat comorien ? Avez-vous des données statistiques des femmes entrepreneuses comoriennes ?
Samina CHAKIRA – La femme comorienne est une femme entreprenante de nature. Elle est celle qui aime inventer des solutions à des problèmes. Elle aime l’efficacité. Nous, on n’agit pour les femmes entreprenantes mais pas forcément entrepreneuses. Ceci dit, notre champ d’action est large puisque nous ne nous limitons pas seulement à la femme chef d’entreprise. Malheureusement, je ne suis pas en mesure de vous donner des statistiques des femmes entrepreneuses comoriennes.
Masiwa – Quelle est l’opinion du PLAMFE-Comores par rapport au développement du commerce informel aux Comores ?
Samina CHAKIRA – Il s’agit de notre champ de bataille. PLAMFE-Comores est là pour accompagner les femmes dans le commerce informel pour mieux se structurer, mieux gérer pour pouvoir s’épanouir. C’est pourquoi, nous visons les femmes puisqu’au regard des données de la routine, la femme comorienne occupe une place importante dans le commerce informel.
Masiwa – Vous êtes avocate au barreau de Moroni. Pourquoi vouloir militer dans cette plateforme ?
Samina CHAKIRA – En ma qualité d’avocate, je suis entrepreneure et donc militer dans une telle plateforme me permettra d’être au service des femmes dans l’objectif de les former dans plusieurs domaines à commencer par leurs propres droits. Cette plateforme de renommée internationale me permettra également de bénéficier d’un réseau mondial pour aider les femmes à acquérir des capacités à développer des activités entrepreneuriales et par la suite leur permettre de formaliser leurs entreprises. Bref, je pense que mes diverses compétences à la fois pratiques et théoriques serviront les femmes à mieux se structurer car on ne nait pas entreprenante, on le devient. C’est pourquoi Tory Burch disait « Ayez confiance ! Souvent les femmes entrepreneures sont elles-mêmes leur propre challenge ».
Propos recueillis par Natidja HAMIDOU