Les résultats des examens nationaux aux Comores ont étéunevéritablecatastrophe. L’éducation aux Comores ne semble pas être une préoccupation pour les autorités de ce pays, le taux de réussite se maintient d’une année à l’autre à un niveau très bas. S’agit-il de négligence de la part des élèves, des parents, des enseignants ou est-ce tout simplement le système qui n’est pas à jour ? Les résultats à la Grande-Comore reflètent en grande partie ce qui s’est passé au niveau national. Ramzy Saïd Kamal
À la Grande-Comore, sur 7602 élèves inscrits au bac, 7408 se sont présentés et seulement 631 ont été admis dès le premier tour.Au départ, 1458 devaient passer à l’oral pour essayer de compléter les points manquants. Le niveau bas du taux de réussite a contraint le jury à rattraper 901 élèves supplémentaires rajouté après quelques points de rachat équivalent à 0,5 point dans la moyenne. Cela nous donne donc 22,71 % d’élèves qui passent au deuxième tour.
Un taux de réussite faible a été également constaté au niveau du BEPC. Sur 6 647 inscrits,il n’y a eu que 1123 admis, soit un taux de réussite au total de 20,33%.
Des résultats très faibles
Ces résultats sont extrêmement faibles. Certains élèves accusent leurs enseignants d’être responsables de leur échec,et plus particulièrement les élèves qui font leurs études dans les établissements publics.Effectivement, nous avons constaté que beaucoupd’enseignants ne se contentent pas de suivre les programmesfixés par le ministère. Au lieu de suivre le programme, certains d’entre euxse basent sur dessujets dont ils supposent qu’ils tomberontau baccalauréat. Les enseignants contribuent largement à cet échec, car bien évidement, certains professeurs, au lieu de jouer leur rôle de véritables surveillants pendant les épreuves, ils favorisent eux-mêmes les fraudes. En laissant l’opportunité aux élèves de tricher, ils ne font qu’accélérer la baisse de leur niveau puisque du coup, ils ne révisent pas les leçons.Certains d’entre eux n’hésitent pas à vendre les sujets des épreuves aux élèves.
Trop de centres d’examens
Athoumani Ali Ivessi, professeur de mathématiques au lycée pense que « si les examens nationaux ne donnent plus des résultats satisfaisants, comme avant, c’est tout simplement à cause de la multiplication des sous-centreset plus particulièrement à la Grande-Comore. Quelques enseignants ne font pas leur travail correctement, mais les élèves également manquent de motivation ».
Il est vrai que chaque ville ou village cherche à obtenir son propre sous-centre. Prenons le cas de la région de Mbadjini, elle compte actuellementcinq sous-centres qui se concurrencent les uns des autres. C’est à cause de ces rivalitéssans intérêt que l’année dernière, les élèves originaires de la villede Kourani-Sima ontété empêchés par la notabilité de cette ville de se présenteraux épreuves du baccalauréat. Les habitants de la ville se justifiaient par le fait qu’ils méritaient d’avoir leur propre sous-centre. Pour attirer plus des candidats dans les sous-centres, certains responsables ferment les yeux sur les fraudes qui deviennent malheureusement de plus en plus banales dans l’ensemble du pays.Des candidatschoisissent même de s’inscrire dans un sous-centre qui se trouve dans une zone rurale avec la certitude d’avoir plus de chance de décrocher le baccalauréat plus facilement, lesous-centre de Moroni étant considéré comme difficile dans la mesure où c’est le seul lieuoù la surveillance est faiteavec rigueur.
Faut-il tout remettre en cause ?
La baisse du niveau est due également au comportement del’élève lui-même. Il estla principale cause de son propreéchec à l’examen du Baccalauréat. « Ne pas avoir le baccalauréat n’est pas un échec, c’est une conséquence ; mais l’échec c’est d’échouer à la préparation et en échouant à la préparation, on se prépare à échouer ».
Il y a eu 87 élèves surpris dans une tentative de fraude cette année. La majorité d’entre eux avaient recours au téléphone mobile.Au lieu de se préparer pendant les 9mois par des révisions régulières, ils s’étaient préparés à tricher.