Gonflé à bloc. Saïd Ali SaïdChayhane est un ministre heureux. Et, il ne s’en cache pas. Reconduit au poste de ministre des Finances du gouvernement Azali qu’il occupe depuis trois ans déjà, l’argentier de l’État vient d’obtenir une aide supplémentaire de la Banque africaine de développement (BAD) en faveur de l’énergie. Il n’en fallait pas plus au ministre pour qu’il s’offre un accueil triomphal à son retour de Malabo, en Guinée Équatoriale. La foule des grands jours s’est déplacée à Hahaya pour l’accueillir. Par Faissoili Abdou
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8,63 millions d’euros soit 4, 245 milliards KMF. C’est le montant du financement supplémentaire que la BAD vient d’accorder à l’Union des Comores pour le développement du secteur énergétique. Un appui qui s’ajoute au montant initial approuvé en septembre 2014 par le conseil d’administration de cette institution financière ramenant ainsi à 25,22 millions d’euros l’enveloppe totale dédiée au projet d’appui au secteur de l’électricité aux Comores (Pasec). Un projet qui vise à préparer le développement des énergies renouvelables, à rénover et améliorer les centrales hydroélectriques et thermiques Diesel ainsi que les réseaux de distribution dans les trois îles. L’accord de financement supplémentaire a été signé jeudi 13 juin dernier à Malabo, entre Saïd Ali Saïd Chayhane,le ministre comorien des Finances et du Budget et NwabufoNnenaa, directrice générale adjointe de la Banque pour l’Afrique de l’Est, en marge des Assemblées générales de la Banque africaine de développement. « Le financement complémentaire couvrira les coûts de rénovation des réseaux de distribution à 20kV, des centrales thermiques diesel et installation d’équipement de production hydroélectrique sur le réseau d’alimentation en eau de Domoni (Anjouan). Le projet doit contribuer à l’amélioration de l’accès à l’énergie et la réduction des pertes sur le réseau (de 40 à 25%) », croit savoir le site EnergieMedia, citant une source de la BAD.
« Nous voulons saluer les efforts déployés par la Banque pour le développement de notre pays. Ce financement pour le secteur de l’énergie permettra à notre pays de résoudre les difficultés connues en la matière », a déclaré le ministre Saïd Ali Saïd Chayhane, lors de la signature de l’accord de financement. Ce à quoi NwabufoNnenna,la dirigeante de la Banque africaine a répondu que cette institution financière multinationale de développement sera disponible aux côtés de l’Union des Comores qu’elle a « toujours accompagnée » et que « tous les efforts seraient déployés pour la réussite de l’ensemble des projets ».
Il est vrai quedepuis 1967,la BAD a soutenu plusieurs projets de développement dansnotre pays dans des domaines aussi variés que l’énergie, les transports, l’agriculture … Certains projets financés par cette institution sont encore en cours d’exécution. Il s’agit particulièrement du projet d’appui à l’agence de promotion des investissements, le projet de réhabilitation du réseau routier, pour ne citer que ceux-là. « Cette année, nous préparons trois projets pour les Comores, dont un dans le secteur routier et un autre pour l’appui à l’administration générale du pays. Nous espérons, d’ici à la fin de 2019, lancer un projet pour le fonds spécial de soutien. Des discussions vont bientôt débuter pour finaliser tous ces projets », a annoncé NwabufoNnenna. « Le soutien de la Banque au projet d’appui au secteur de l’énergie aux Comores s’inscrit dans le cadre des priorités définies dans le document de stratégie pays des Comores, du nouveau Pacte pour l’énergie en Afrique et de la stratégie de la croissance accélérée et de développement durables des Comores (SCAD2D) pour la période 2018-2021 », précise un communiqué de la BAD.Soulignons que lors de la rencontre de Malabo qui a réuni plusieurs ministres africains des Finances et de l’Énergie ainsi que des Gouverneurs des banques, il a été souligné que « le socle du développement en Afrique, c’est l’énergie ». Or, il a été relevé qu’alors que le continent regorge des ressources, notamment dans le domaine du renouvelable (solaire, éolienne et biomasse), 40% des Africains n’ont pas accès à l’électricité. Ainsi, un certain nombre de pistes ont été dégagées pour remédier à cette situation.
Réconforté par ce déplacement « positif », selon ses termesà Malabo ainsi que sa reconduction au gouvernement, le ministre Chayhane ne s’est pas empêché de s’offrir un accueil digne d’un chef d’État à l’aéroport prince Saïd Ibrahim. « Saïd Ali Saïd Chayhane triomphalement accueilli hier », s’enthousiasmait, le 17 juin dernier, nos confrères d’Alwatwan. On oublierait, presque, que tout argent frais provenant des institutions financières internationales est une dette de plus pour l’Etat, les contribuables comoriens…Trinquons en communion avec notre argentier national.
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