Cette interview de Zaïdou Bamana a été réalisé par écrit. Nous avons envoyé les questions, il a répondu et nous n’avions pas l’occasion de relancer sur les propos de l’interviewé. C’est pourquoi nous avons fourni des explications sous forme de notes.
Propos recueillis par Naenmati Ibrahim
Masiwa – Zaïdou Bamana, vous avez sorti un livre qui s’intitule « Le Choix du refus, Mayotte et l’indépendance des Comores », que signifie ce titre ? l’écrire ?
Zaidou Bamana – Le choix du refus traduit la volonté de la population mahoraise de refuser l’indépendance en association avec les trois îles voisines des Comores, le livre explicite les raisons pour lesquelles les Mahorais ont opté pour le séparatisme et l’insularisme, à l’opposé du « nationalisme comorien » émergent à l’époque. L’essentiel de l’ouvrage est consacré à la création des institutions de la Collectivité territoriale de Mayotte, née de la loi du 24 décembre 1976 après l’indépendance unilatérale des Comores autoproclamée le 6 juillet 1975.
En juillet 1977, le Conseil général et les 17 communes de Mayotte sont installées, débute alors la définition et la mise en œuvre d’un programme de développement économique, social et culturel, adossé à un plan d’aménagement global du territoire mahorais, dans un environnement démocratique où s‘expriment sans entraves les libertés individuelles et collectives ainsi que la capacité de élus locaux à prendre en main le destin de l’île, dans une perspective de départementalisation de l’archipel de Mayotte.
Le titre justifie donc le choix des Mahorais de rester dans la France, mais aussi la volonté de la population de sortir du sous-développement chronique et du contexte tiers-mondiste, marqué par la pauvreté matérielle et la misère sociale dans lesquelles croupissaient les populations des quatre îles unifiées administrativement par le statut de Territoire d’outre-mer (TOM) des Comores créé en 1946 par le colonisateur1.
Masiwa – Les Comoriens viennent de fêter leur 48e fête de l’indépendance, quel message vous pouvez leur envoyer en tant que Mahorais, mais aussi en tant que fils de Younoussa Bamana ?
Z.B. – En tant que Mahorais et fier de l’être, je ne peux que souhaiter aux populations des trois îles voisines une indépendance réelle et prospère, dans un cadre démocratique. Malheureusement, c’est un vœu pieux, car il faut bien reconnaître, à l’examen des réalités, que l’Union des Comores est encore empêtrée dans une situation dramatique qu’un auteur Grand-comorien appelait « l’indépendance dans le caniveau »2.
L’expérience prouve que l’espoir se délite dans les îles sœurs, 48ans après l’indépendance, les citoyens comoriens continuent de fuir leur pays pour chercher à mieux vivre ailleurs, c’est particulièrement vrai pour Anjouan, où se joue un génocide3 larvée en mer depuis vingt ans, et Mohéli se vide silencieusement, l’émigration massive témoigne d’une perte de confiance dans les autorités et d’une aggravation des conditions de vie des plus faibles, ceux des milieux ruraux notamment, où l’agriculture traditionnelle vivrière et la pêche artisanale ne suffisent plus à ancrer les gens chez eux4. Au regard des droits constitutionnels, des valeurs universelles, des libertés fondamentales et du progrès humain, l’État comorien a du travail à faire, comme dans bon nombre de pays indépendants du continent africain. Je suis de nature optimiste, je crois donc que l’émergence est possible, à condition que le fonctionnement des institutions se normalise, que la corruption ne soit plus un sport national5, que les fondamentaux du processus de développement soient consolidés. Il y a des étapes à franchir pour garantir une gestion administrative saine, pour sécuriser également les investissements publics et privés au bénéfice des habitants, mais cela ne peut se faire sans une prise de conscience collective des entraves qui freinent le développement et sans la participation active des communautés insulaires.
En tant que fils de feu le président Younousa Bamana, le message que j’adresse aux populations comoriennes est de favoriser au maximum le développement de leurs territoires respectifs. Bamana était un instituteur, un enseignant et un pédagogue, il a toujours eu le souci, durant toute sa carrière politique, de répondre aux besoins de ses administrés, de construire l’avenir du territoire qu’il a dirigé pendant 40 ans, au profit de la population et notamment de la jeunesse.
Bamana a toujours privilégié l’école, l’enseignement, l’éducation, la santé, les activités productives, dans le domaine agroalimentaire, il prônait une agriculture autosuffisante et militait pour l’industrialisation de la pêche, même à petite échelle. Voilà le testament qu’il laisse aux populations de l’archipel des Comores. Le Mze a initié la coopération régionale avec les Comores, en disant bien à ses interlocuteurs que cette coopération indispensable à l’entente cordiale doit se faire dans le respect de l’autodétermination, c’est-à-dire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Masiwa – Votre père disait aux Mahorais d’être « Mahorais avant d’être Français », que signifie cette phrase selon vous ?
Z.B. – Cette phrase dit que l’identité mahoraise est inscrite dans notre ADN, cette réalité demeure vitale et ce quel que soit le statut du territoire. Elle légitime d’ailleurs la nationalité française que les Mahorais ont voulu garder malgré les drames de l’histoire coloniale. Nous sommes français par choix, par la volonté collective, être français ne signifie pas renier son identité, sa foi, ses traditions et coutumes. Voilà le dogme, inscrit dans la constitution française.
Liberté, égalité, fraternité sont au fondement de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ce ne sont pas seulement les mots de la philosophie des Lumières. Le triptyque est au cœur des valeurs universelles. On peut être noir, musulman, français et vivre ces trois identités en parfaite harmonie, sans tomber dans la schizophrénie. Les Mahorais n’ont pas de problèmes existentiels avec le choix de leur nationalité. Vous le savez bien puisque la majorité des Comoriens ont la nationalité française ou aspirent à la double nationalité.
Bamana disait aussi qu’il faut construire le développement de Mayotte par les Mahorais pour les Mahorais. La notion de participation était pour lui essentielle, consubstantielle de la citoyenneté française et européenne, c’est dans cet esprit que le Mze s‘est battu dès 1958 pour l’érection de Mayotte au statut de DOM et, plus récemment, pour son accession au statut de région ultrapériphérique de l’Union européenne.
Masiwa – Il disait aussi : « Nous avons choisi une grande nation, la France, nous voulons être un département français pour être libres », que signifiait pour votre père être libre à cette époque ?
Z.B. – Vous m’interrogez pour savoir ce que pensait mon père. C’est un curieux procédé. Je ne suis pas son biographe, par souci d’objectivité j’ai confié ce travail de mémoire à un historien mahorais, documentaliste très compétent.
Vous pouvez tout aussi bien interpréter par vous-mêmes la formule « rester français pour être libre ». Cela dit, je me méfie des amalgames, des anathèmes idéologiques et des fausses interprétations sur l’histoire passée et récente de Mayotte. Je vais donc vous répondre personnellement, en toute sincérité. Ce slogan était celui de l’Union pour la défense des intérêts de Mayotte (UDIM), premier parti politique mahorais départementaliste créé en 1959 par le Congrès des notables, ce slogan a été repris par le Mouvement populaire mahorais (MPM) né en 1966 pour structurer le combat pour la séparation avec les Comores et la lutte pour l’ancrage dans la France.
Être libre, s’entend ici ne plus subir la colonisation comorienne institutionnalisée et systématisée par des régimes autocratiques et autoritaires pendant toute la période de l’autonomie interne, soit de la promulgation en 1961 de la loi conférant au Territoire des Comores l’autonomie de gestion, au référendum d’autodétermination du 22 décembre 19746 consacrant l’émancipation mahoraise de la domination comorienne renforcée par la collaboration des élus anjouanais7.
La revendication départementaliste avait également pour objectif de sortir de l’arbitraire colonial français en optant pour un statut post-colonial, le statut qu’avaient choisi les élus des Antilles et de La Réunion en 1946 et que le rapporteur de la loi sur la départementalisation des quatre vieilles colonies, Aimé Césaire, qualifiait de statut, non pas d’assimilation, mais d’égalisation des droits constitutionnels au sein de la République française.
Masiwa – Depuis le 24 avril, à Mayotte, l’opération « Wuambushu » a été entreprise, essentiellement contre les « sans-papiers français », qu’elle est votre position ? L’opération a-t-elle répondu aux attentes des Mahorais ?
Z.B. – Wuambuhu est une opération de police et de maintien de l’ordre. Je vous dresse le contexte pour éviter une polémique inutile, préjudiciable à tous. Depuis 30 ans, Mayotte est confrontée à une immigration clandestine de grande ampleur en provenance des Comores. Et maintenant, de Madagascar, de l’Afrique, du Maghreb et de l’Asie. Cette immigration massive n’a pas d’équivalent dans le monde.
Les chiffres en témoignent : 60% de la population mahoraise est d’origine étrangère ; 80% des naissances à la maternité de Mamoudzou concernent des femmes étrangères, en majorité anjouanaise ; 70% des enfants scolarisés en primaire sont nés de parents étrangers ; 90% du public pris en charge par l’aide sociale à l’enfance sont des mineurs étrangers.
On dénombre 5500 mineurs étrangers isolés dans l’île, en errance ou en danger, 80% des détenus de la prison de Majicavo sont des ressortissants comoriens ; 80 bidonvilles ont été recensés sur le territoire ; 60 bandes de délinquants sont listées par la préfecture…8
Cette situation extraordinaire révèle trois phénomènes inquiétants : le grand remplacement de la population mahoraise est à l’œuvre ; l’accaparement illégal des terres par les clandestins déstabilise le territoire ; le lien entre immigration invasive et insécurité est manifeste8.
Disons les choses clairement, le drame migratoire que subit Mayotte est la conséquence de trois facteurs qui s’alimentent, le résultat de trois constats accablants : la responsabilité de l’État comorien dans le génocide anjouanais ; la complicité des associations humanitaires dans le trafic humain ; l’irresponsabilité de l’État français face à l’insécurité croissante.
Le chaos migratoire n’est pas une fatalité. Le désastre humanitaire que vit Anjouan et qui s’exporte sur le sol mahorais peut être évité. Pour cela, il faut mettre un terme à l’impunité dont jouissent les criminels et les coupeurs de route.
Malgré les disputes diplomatiques du président Azali Assoumani et de ses alliés anjouanais, l’opération porte ses fruits : au mois de juin, 47 caïds sur 57 identifiés ont été interpellés, jugés et condamnés à des peines d’emprisonnement exemplaires, que nous espérons dissuasives pour ceux qui voudraient récidiver. La sécurité est en partie rétablie, sauf sur les poches à violences urbaines. On vit un peu mieux aujourd’hui sur l’ensemble du territoire.
Cependant, il faut continuer à démanteler les bidonvilles qui sont des foyers de violences, y compris et en premier lieu pour les communautés immigrées, la procédure loi ELAN permet de reconstruire sur des bases saines, mais l’État doit absolument aider les communes à exercer leurs compétences en matière de logement social. La question du relogement reste centrale dans le dispositif loi ELAN, j’ajoute que les marchés publics de construction doivent revenir en priorité aux entreprises locales.
Masiwa – Dans le contexte du Wuambushu, l’héritage de votre père, par rapport à sa proximité avec le reste de l’archipel, n’est-il pas bafoué ?
Z.B. – Décidément, vous avez un problème avec mon défunt père. La proximité de Mayotte avec les autres îles ne changera pas, c’est une donnée géographique, physique, par conséquent immuable. La géographie nous condamne à vivre ensemble, chaque territoire selon ses aspirations statutaires. Mayotte est le plus vieux territoire émergé de l’archipel des Comores, il faut donc respectée l’aînée, selon la tradition africaine ; nous faisons tous partie de l’Afrique insulaire, y compris les Malgaches qui sont de plus nombreux à émigrer vers Mayotte.
Wuambushu est une opération de sécurité territoriale et de salubrité publique, elle vise à instaurer la paix sociale à l’intérieur de Mayotte et à activer une coopération régionale intelligente, gagnant-gagnant. L’héritage de Bamana n’est donc pas mis à mal. Au contraire. En vérité, ce qui pose problème, c’est le titre de séjour territorialisé qui créé les bidonvilles, la paupérisation et la violence qui va avec les favelas. L’Union des Comores doit soutenir la proposition des Collectifs mahorais qui exigent l’abrogation de ce visa assassin et criminogène.
Masiwa – Qu’est-ce qu’être Mahorais dans le contexte actuel, quand on voit les positions radicales que certains ont adoptées alors même qu’ils auraient des ascendants venus des autres îles ?
Z.B. – Les Grands-Comoriens doivent changer de discours9. Le nationalisme comorien est une construction de la colonisation française. Être Mahorais, Mgazidja, Mdzouani ou Mwali n’empêche pas l’indépendance des insularités dans l’interdépendance. N’oubliez pas que les Anjouanais avaient déclaré leur indépendance il n’y a pas si longtemps. C’est l’OUA qui a réduit leur volonté à néant, par les armes, avec des morts et des tortures qui ne sont pas oubliées10.
L’Union des Comores ne peut pas se construire et prospérer dans les antagonismes insulaires et dans la perpétuation du système mercenaire et le maintien du régime militaire. Quand vous parlez de positions radicales contre l’immigration invasive, j’y vois surtout une prise de conscience des dangers réels de la part des Mahorais, et, au final, une réaction saine, humaniste et fraternelle. Car Mayotte a toujours été, dans son histoire multiséculaire, une terre d’accueil et de convoitise, sa population et ses dirigeants élus doivent rester vigilants. « Ra hachiri » est d’ailleurs la devise de Mayotte, cette formule est une référence absolue pour la société civile mahoraise, elle ne veut absolument pas que son territoire soit déstabilisé et qu’on lui ôte toute possibilité de développement, de progrès et de modernisation. C’est une position légitime et salutaire, pour l’intérêt général et le bien public. Je suis désolé de vous le dire franchement, les radicaux sont de votre côté, les bellicistes viennent de l’étranger, l’ennemi vient de la mer, les Mahorais sont dans l’apaisement, depuis toujours.
Masiwa – Pourquoi un rapprochement avec les autres îles est mal vu à Mayotte ?
Z.B. – Parce que l’histoire millénaire a ses raisons. Parce que pour vivre ensemble, il faut se respecter et se mettre d’accord sur le projet d’intégration régionale et d’insertion géographique, à l’échelle sous-régionale et au niveau continental africain. Un rapprochement me paraît impossible quand les autorités comoriennes soutenues par l’UA, l’ONU et la Ligue arabe continuent de concert de nier l’identité insulaire mahoraise et l’universalité mahoraise. Le détachement de Mayotte lui a permis d’être aujourd’hui un havre de paix dans un océan de pauvreté. Son rapprochement coopératif permettra demain de contribuer à la paix sociale dans chacun de nos territoires.
Masiwa – Est-ce vraiment « les Comoriens » le problème fondamental de l’insécurité à Mayotte ?
Z.B. – Oui, certainement, l’immigration invasive est une source de troubles majeurs pour Mayotte. Il faut réguler les entrées et sorties et sécuriser la frontière maritime, Anjouan étant devenue au fil des années la plaque tournante du trafic humain et la Grande-Comore instrumentalisant les trafics mafieux avec le continent africain.
Le nationalisme comorien agressif est un réel problème qu’il faut résoudre ensemble. Le veto comorien pour l’intégration de Mayotte dans la Commission de l’océan Indien (COI) est une absurdité11. Par ailleurs, on ne construit pas une nation, une patrie, avec un récit historique illusoire, une idéologie de la domination coloniale de l’intérieur et des idées utopiques véhiculées par les organisations humanitaires de triste mémoire africaine.
Masiwa – Pensez-vous qu’il est possible qu’un jour Mayotte revienne avec ses sœurs comoriennes ?
Z.B. – C’est possible, de même que le projet d’indépendance solitaire de Mayotte initiée au début des années 60 par des élus locaux est possible, avec le consentement des Mahorais et des Mahoraises, il est possible de construire le projet de Communauté de l’océan Indien sans tutelle coloniale, française, russe ou chinoise.
Notes de la rédaction
- En réalité, l’archipel des Comores (Ngazidja, Ndzuani, Maore et Mwali) est administrativement unifié par la loi du 25 juillet 1912.
- Aucun auteur Grand-Comorien n’a écrit ou dit cela. Zaïdou Bamana fait, sans doute, d’une manière erronée, référence au livre de Me Elaniou, le premier avocat des Comores et qui s’intitule « Ali Soilihi ou l’indépendance dans la citerne », qui n’est pas du tout une critique de l’indépendance ou de la situation actuelle du pays, comme semble le laisser croire ZB, mais un réquisitoire contre Ali Soilihi et son régime. Me Elaniou a été président du Comité Maore, qui lutte pour le retour de Mayotte dans le giron comorien.
- Ce terme est mal employé et exagéré. Nous rappelons que le génocide est défini comme un acte « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Or ZB ne se donne pas ici la peine d’expliquer qui cherche à exterminer les Anjouanais.
- ZB oublie juste de préciser que depuis quelques années, les Maorais aussi quittent leur île et se rendent à la Réunion et en France.
- Au rythme des garde-à-vue, des inculpations et même des condamnations de maires et conseillers généraux à Mayotte, la corruption semble réunir les quatre îles.
- ZB est encore approximatif dans l’emploi de termes. Le 22 décembre 1974, il ne s’agissait pas d’un référendum et encore moins d’un référendum d’autodétermination. C’était comme l’indique la loi du 23 novembre 1974 une consultation. La consultation ne permet pas une autodétermination, c’est celui qui consulte qui décide. Et le 3 juillet 1975 la France décide de conditionner l’octroi de l’indépendance.
- ZB semble ignorer que le président du conseil de gouvernement est Ahmed Abdallah de 1973 à 1975, qu’il est Anjouanais et que c’est la « bête noire » des Maorais à l’époque, et qu’au contraire le MPM était en phase avec Prince Saïd Ibrahim et Ali Soilihi, pour combattre Abdallah et le renverser le 3 août 1975.
- ZB ne cite pas toujours ses sources pour ces chiffres présentés comme étant des vérités incontestables. Mais, certains d’entre eux paraissent fantaisistes. Il en est ainsi des « 80% de Comoriens » dans la prison de Majicavo. Dans une interview accordée à « Sud-Ouest » le 30/04/23, Chantal Combeau, Vice-Présidente du Tribunal judiciaire de Mayotte disait : « À la lueur des dossiers que nous traitons, je dirai que ces violences sont pour moitié le fait de Comoriens, dont une majorité de sans-papiers, et pour moitié le fait de Mahorais. C’est une proportion qu’on retrouve à la prison de Mayotte ».
- Toujours cette illusion de croire qu’il n’y a que les Grands-Comoriens qui sont nationalistes et qui cherchent l’unité des Comores.
- ZB confond ici deux périodes différentes : 1997, où des Anjouanais, aidés par l’extrême droite française ont proclamé l’indépendance et ensuite se sont engagés dans une guerre civile contre d’autres Anjouanais ; et 2008, où l’OUA est intervenue pour chasser Mohamed Bacar, à la demande du président comorien Mohamed Sambi, lui aussi originaire d’Anjouan. Entre les deux dates, un compromis entre Comoriens avait été trouvé et une nouvelle constitution votée en 2001.
- Là aussi ZB fait de l’idéologie sans donner sa source. Il n’y a jamais eu de véto car la question de l’entrée de Mayotte dans la COI n’a jamais été posée au sein de l’organisation. Et la question n’a jamais été posée, car c’est une organisation d’États, et Mayotte n’est pas un État. Lors du mandat précédent les élus et intellectuels maorais faisaient croire que c’était le Secrétaire Général de la COI d’origine comorienne (Mohélien) qui s’opposait à l’entrée de Mayotte dans la COI, depuis 2020, il s’agit d’un Français (Réunionnais) et comme par hasard, les revendications pour une entrée de Mayotte dans la COI ont disparu. Or il était possible de mettre à la tête de la COI un Français de Mayotte, la Réunion ayant déjà eu un SG de la COI. ZB préfère rester à la fausse idée que les Comores ont posé un veto à l’entrée de Mayotte. Où et quand ?
La Rédaction