Pour une indépendance totale des Comores.
Le vendredi 15 septembre, le comité Maoré a dévoilé un nouveau panneau imposant sur la place de l’indépendance des Comores, réaffirmant que « Mayotte est comorienne et le restera à jamais ». Cette communication vise à ancrer dans nos esprits cette réalité d’une indépendance inachevée, qui semble s’évaporer en raison de l’indifférence et l’inconscience de nos dirigeants. Leur absence à l’inauguration confirme leur couardise, tout comme celle de la jeunesse inquiète et interroge.
Par Khaled Simba
« Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. » Nous ne nous attarderons donc pas sur l’absence des représentants de l’État lors de cet événement. Il est évident que la question de Mayotte ne les préoccupe guère et que l’intégrité du territoire comorien n’est qu’une succession de mots. Nous n’évoquerons pas dans cette chronique la traitrise d’Azali et de son gouvernement. Nous ne dirons pas un mot là-dessus, confiant que la cécité n’a pas encore gagné les lecteurs.
Nous ne mentionnerons pas ces dirigeants, car leur chute est inévitable, tandis que la lutte pour une indépendance totale des Comores doit perdurer. Nous devons veiller à ce que cette cause ne soit jamais oubliée, et qu’il y ait toujours quelqu’un, quelque part sur cette terre, prêt à la défendre. Nous devons nous remobiliser et mobiliser nos concitoyens, pris dans le brouhaha quotidien.
Cette mobilisation est nécessaire, car cette question semble perdre de son importance dans l’esprit de nombreux citoyens. Non pas qu’ils considèrent Mayotte comme française, mais parce qu’ils estiment que cette question n’est plus d’ordre primaire. Les équations quotidiennes à résoudre et la nécessité d’assouvir les besoins physiologiques prennent le dessus et beaucoup considèrent la question de l’intégrité territoriale comme une préoccupation d’intellectuels. Et sans pour autant « jeter le bébé avec l’eau du bain », les représentants du Comité Maoré de ces dernières années portent une part de responsabilité dans cette situation.
Face à cette situation, nous sommes confrontés à un choix crucial : laisser le Comité dépérir dans l’oubli ou nous engager pleinement pour le revitaliser. Notre décision est sans équivoque en faveur de la seconde option. La jeunesse comorienne, consciente de l’urgence et de l’importance de la cause, doit prendre les rênes de ce combat, sans attendre un sauveur extérieur ou une solution miracle. L’histoire récente de notre nation nous a cruellement rappelé que la majorité de nos dirigeants ont été réduits au rôle de marionnettes manipulées par des intérêts étrangers, principalement français. Leurs discours creux sur une prétendue amitié avec celui qui continue de nous coloniser n’ont de sens que pour ceux qui ont décidé de se soumettre pour de vils intérêts.
Dans ce combat, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre un Messie venu d’Argentine ou d’ailleurs. La jeunesse comorienne, pleine d’énergie et d’idéaux, doit se mobiliser massivement et devenir l’architecte de notre propre destin. Par notre unité, notre détermination et notre action, nous pourrons faire progresser notre cause et réaliserons les aspirations de notre peuple. Il nous appartient de donner un second souffle aux associations et de nous servir de l’expérience des anciens pour impulser la continuité de la cause. Car il ne faut pas se méprendre, Ahmed Thabit, Idriss Mohamed, Guigui et tous ses militants de la première heure ne seront pas éternellement parmi nous. Il est anormal qu’encore aujourd’hui, ces personnes soient les mêmes, voire les seules à porter ce combat qui devrait être celui de tous.
Pour avancer dans cette direction, organisons des manifestations publiques et des séances de formation. Investissons les écoles primaires et les collèges. Et surtout, soyons présents de manière concrète et visible dans les trois îles indépendantes. Il est temps pour la jeunesse de se lever, de faire entendre sa voix et de défendre nos revendications. Nous devons continuer de rappeler à nos politiciens que leurs intérêts personnels ne doivent pas primer sur l’intérêt national. Poursuivre nos efforts de sensibilisation pour expliquer à nos plus jeunes frères et sœurs que sans une indépendance totale, le développement économique et les besoins physiologiques demeureront hors de portée et un souci du quotidien.
En conclusion, ce panneau qui sert aussi de sépulture à ces milliers de morts dans le bras de mer séparant Anjouan de Mayotte symbolise la persévérance et la résilience du peuple comorien dans sa quête d’indépendance et d’unité. Il nous rappelle l’importance de ne jamais oublier les sacrifices du passé et de continuer à œuvrer ensemble pour un avenir où la question de Mayotte ne sera plus un fardeau ni une épine empêchant l’épanouissement des enfants de l’archipel des Comores. La jeunesse comorienne doit se lever, s’engager et rappeler à nos dirigeants que notre intégrité territoriale est sacrée. Il est temps de renforcer notre détermination, de sensibiliser les générations futures et de travailler inlassablement avec nos ainés pour une indépendance totale des Comores. C’est seulement alors que nous pourrons espérer un avenir de paix, de prospérité et d’unité pour notre nation.
En attendant, soyons intègres, soyons citoyens, soyons Comoriens, et le meilleur suivra.