Depuis plus d’une semaine, nous pleurons la disparition brutale et violente de trois de nos compatriotes. Aux familles endeuillées, sachez que votre peine est nôtre. La fille, l’épouse et la mère que je suis, ne saurai être indifférente aux décès de ces trois hommes. Le pays entier ne saurait être indifférent à ce drame. Et parce qu’il nous affecte tous, nous devons ensemble œuvrer pour que cela ne se reproduise plus jamais.
Cet appel, s’adresse aux dirigeants de tout bord. Nous ne pouvons nous permettre de suivre la voie de la division et des luttes intestines. Nous ne pouvons nous permettre de revenir aux années sombres du séparatisme et des conflits meurtriers. La situation qui prévaut ces dernières semaines dans notre pays tend à opposer deux camps, à diviser un peuple. Celui là même que notre hymne national décrit comme étant unis par un seul sang, une seule religion. Les seules couleurs qui doivent être aujourd’hui défendues sont celles du drapeau de la nation. Notre combat doit demeurer celui de “l’unité, de la solidarité et du développement”.
Pour y parvenir, une seule option: le dialogue national; et une seule condition: la supervision par celles et ceux qui nous ont accompagnés lors de la réconciliation nationale des accords de Fomboni. En 2001, la réconciliation n’a été possible que par cette voie. 18 ans plus tard, elle demeure la seule issue. Je ne doute pas que le père de la réconciliation de 2001, saura être le père de l’unité en 2019. Nos partenaires internationaux sont disposés à nous accompagner en ce sens, encore faut-il que nous acceptions tous cette main tendue.
Le pays est à construire. Il ne se fera qu’avec toutes les forces vives de la Nation. Aux réfractaires, rappeler cette sage citation de Nelson Mandela: “Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé.” La paix n’est pas une option mais une nécessité. Le seul perdant du conflit larvé actuel est le peuple comorien. Aux hommes et aux femmes de notre nation: faites du principe d’unité, plus qu’une simple devise, une réalité.
Maliza SAID SOILIHI Avocat à la cour de Moroni