Aucune donnée fiable sur les mariages précoces aux Comores n’est disponible. Pour cause de «dysfonctionnement du service de l’insed». Un phénomène qui, selon l’UNFPA en sensibilisation le 14 février à l’IUT, est en forte croissance. Pourtant, l’âge légal pour se marier aux Comores est à 18 ans. Mais cela n’empêche que beaucoup de filles se marient avant la majorité. La religion le permet.
Par Hayatte Abdou
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14 février, la saint-valentin, donc, une journée spéciale pour les amoureux et amoureuses. Du bonheur pour les adeptes. Beaucoup plus appréciée chez les femmes que chez les hommes. Pour certains c’est de l’arnaque, pendant que d’autres se préparent en avance pour faire passer leur «Bella» une journée mémorable.
C’est dans ce contexte que l’UNFPA en collaboration avec l’ADCF ont organisé une rencontre de sensibilisation pour parler du «mariage précoce» aux étudiants de l’Institut Universitaire des Technologies le 14 février en présence de son représentant Mamadou Boina Maecha.
Sont des photos de jeunes femmes comoriennes avec leurs témoignages, leurs calvaires vécues qui ont été affichées pour interpeler particulièrement les étudiantes du danger que le mariage précoce constitue.
Pour le représentant de l’organisme onusien, il n’est pas possible «qu’une femme meurt en couche aujourd’hui. Le mariage précoce et la grossesse augmentent le taux de mortalité chez les jeunes femmes. L’abandon scolaire à cause de ces pratiques impacte l’économie mondiale». Dans le monde plus de 700 millions de femmes et de filles sont mariées avant l’âge adulte, autrement avant18ans. Le taux le plus élevé est en Afrique occidentale avec 26% pour les filles pendant que pour les garçons, il s’évalue à 3,8%. Conséquence ces jeunes femmes sont exposées à la violence des mari et des belle-familles.
Un phénomène qui s’accroît et des données non fiables
18 ans est l’âge légale pour le mariage établi par le code de la famille comorien. Cependant, selon l’organisation, les mariages précoces sont en plein croissance aux Comores. En 2018 pas moins de «60 cas ont été enregistrés dans les trois cellules d’écoute de l’archipel».
Mais ce que le code familial interdit, la religion le permet. Une situation qui interpelle sur la cohabitation de deux législations. Ce que ne prend pas en compte les données présentées.
Par ailleurs, si les cellules d’écoute enregistrent 60 cas, ces élements sont loin d’être fiables.
Le dernier rapport sur la population Mondiale présenté par l’unfpa et remis au Ministère de la justice, les données de la population locale n’étaient pas disponibles. Elles ne le sont toujours pas aujourd’hui. Les seuls chiffres que l’unfpa nous a présenté au cours de cette opération de sensibilisation date de 2012. Pourtant, le recensement de la population comorienne a été effectué depuis décembre 2017. Selon un agent du service des statistiques, si ses «éléments ne sont toujours pas libres, c’est parce qu’il y a beaucoup de dysfonctionnements, de malaises au niveau du traitement. Il y a une lenteur dans le service». Cela fait déjà un an depuis que le travail a été finalisé.
Pour le chargé de communication de l’unfpa, Nasser Youssouf «apparemment les données ne sont pas importantes pour le pays. Elles ne sont pas tenues en compte».
Combien d’années encore pour que les chiffres sur la population comorienne soient disponibles? Qu’on arrête de balancer des chiffres sans les mettre à jouret de fausser les analyses.
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