« Mon corps, ma vie, mon monde » résume les objectifs poursuivis par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFFPA) dans sa nouvelle stratégie pour les jeunes et les adolescents. Le samedi 14 février, c’est une Saint Valentin d’un autre genre, la sensibilisation sur « le zéro mariage d’enfant » et « zéro grossesse non désirée » que la ville de Nkuraniya Sima dans le Mbadjini a célébré, à l’initiative de l’Association ACDDN. Par BAKARI Idjabou Mboreha.
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Hommes, femmes, notables et surtout des jeunes majoritairement des filles ont répondu massivement à l’invitation de l’ACDDN. Une Saint Valentin collective d’un genre nouveau à Nkourani Ya Sima dans le Mbadjini. Une fête autour de causes soutenues et mises en avant par l’UNFPA. Tout un programme à réaliser d’ici 2030. « Mon corps, ma vie, mon monde».Un slogan, un projet, une ambition qui résume tout, un concept qui décline trois objectifs.
C’est ce que l’équipe conduite par l’Assistant Représentant de l’UNFPA, Mamadou Boina Maécha est venu expliquer à un auditoire très attentif, intéressé et confronté lui aussi, comme le reste de la population, à ces réalités, à ces pratiques qu’il faut parvenir à éradiquer.
« Mon corps », en l’occurrence celui des enfants doit être sacré et protégé. Maoulida Abdallah de l’ACDDN l’a bien compris. Il a indiqué le contour. Il s’agit de « sensibiliser sur les mariages d’enfants ». Et Mamadou Boina Maécha de préciser que le but fixé est « zéro mariage d’enfant d’ici 2030 ». Citant en exemple l’issu tragique d’une jeune fille de 15 ans mariée à un cinquantenaire parce que tombée enceinte suite à un acte de viol de la part de cet homme, le représentant était loin d’imaginer que son récit allait faire mouche à l’auditoire qui venait d’honorer un mariage entre un cinquantenaire et une fille de 12 ans tout récemment, mais cette fois-ci, sans aucune contrainte autre que coutumière. Or le code de la famille est clair. Pas de mariage autorisé avant 18 ans.
« Ma vie » vise également un zéro. Mais il faut comprendre « zéro grossesse non désirée ». Un autre pan faisant partie intégrante des champs d’intervention de l’UNFPA: la planification familiale et l’accompagnement à la contraception. A ce sujet, malgré des moyens très limités et un poste de santé qui demande une réhabilitation entière et des équipements adaptés, la Sage-femme qui y officie Mme Mariata Ali a confirmé la sollicitation fréquente de son service de la part des habitants de tout âge pour tous les moyens de contraception, excepté la pilule du lendemain. Une pilule de lendemain qui peut aider plusieurs jeunes à éviter des grossesses non planifiées.
Un point entre autres sur lequel ont insisté les deux sages-femmes de l’équipe de sensibilisation (Nadjma Athoumani et Major Myriam Abdallah). S’appuyant sur des cas concrets, pédagogues, tantôt mère, tantôt grande-sœur, mais avant tout des professionnelles aguerries, elles ont passé en revue les différents méthodes de contraception, interpellé surtout les jeunes sur les conséquences de rapports sexuels non protégés, avec des mots simples, dans un langage sans fioriture et « parce que consciente que le monde a changé », il faut « aider les jeunes à adopter un comportement et des attitudes responsables », ont elle conclu.
D’autant que l’UNFPA compte combler les besoins manifestés lors de l’enquête de 2012. 32% des femmes auraient aimé espacer les naissances. Souhait exaucé avec le « zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale » a déclaré Boina Maecha.
« Mon monde» est un environnement débarrassé des violences faites aux femmes. « Zéro violence basée sur le genre », quelque soit sa nature. Le « Zéro décès maternel évitable » devenant ainsi la norme, grâce à l’implication de toutes les parties prenantes. Enfin, et ce n’est pas le moindre des objectifs, in fine parvenir à l’autonomisation des filles est une priorité absolue. Aussi parce que « Les pays comptant une proportion importante d’adolescents et de jeunes ont la possibilité d’accélérer leur développement ».
Les échanges avec le public composé de parents, surtout des mères et les étudiants ont été riches et instructives, le temps a fait défaut. Mais les réactions vives du public ont témoigné de l’intérêt manifesté et des remises en cause apparues.
Pour rappel, le même thème a été abordé la veille avec les étudiants de l’Ecole Supérieure de Technologie (EST) et l’équipe de l’UNFPA et des sages-femmes. Les réactions de ces étudiants étaient impressionnantes car ils ont constaté que les méthodes contraceptives à leur disposition permettront d’éviter les grossesses non désirées mais ils les ignoraient.
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