En accord avec le grand Mufti, le ministre de l’intérieur a annoncé des décisions applicables pendant le ramadan. Celle relative à l’interdiction du taraweh à 8 rakaats est contestée. Par Ali Mbaé
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Pendant le mois «sacré» du ramadan, les musulmans des Comores comme ceux du monde entier multiplient les pratiques religieuses. Les comportements changent. Les prières surérogatoires sont beaucoup plus pratiquées par les fidèles. Le taraweh, une d’elles se fait «habituellement» pour une majorité à 20 rakaats. Mais d’autres préfèrent n’en faire que 8 ou 12. Mais dernièrement, le ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou, en collaboration avec le Moufti Said Toihir, ont imposé une norme. Dans une rencontre avec la presse locale, il a interdit le taraweh à 8 rakaats: «Celui qui veut prier 8 doit le faire chez lui ou aller dans un autre pays où les gens le font…S’il faut que nous fermons des mosquées, nous le ferons. Et je préviens aussi qu’il y aura des sanctions», a t-il déclaré.
Cette décision est contestée et qualifiée d’«injuste, incorrecte et inacceptable». Certains religieux s’insurgent et s’interrogent sur la manière dont une telle décision a été décidée et élaborée. Nombreux d’entre eux avancent le même argument: « Le prophète Mohamed (SAW) n’a d’ailleurs fait que 8 rakaats. Il a aussi expliqué que l’important est que ça soit fait en nombre paire. Ce sont ses successeurs qui ont prié jusqu’à 20 rakaats pour le Taraweh. Et cela n’était jamais obligatoire mais pour ceux qui le souhaitent. Cette décision du ministre est nulle et non avenue. Personne n’a le droit d’imposer à qui ce soit de pratiquer ce qui n’est pas obligatoire» explique une enseignante de droit islamique qui a souhaité garder l’anonymat.
Sur les réseaux sociaux, l’affaire a fait le buzz presque pendant 3 jours. Le prédicateur Mohamed Djibril a dénoncé la décision. Presque avec les mêmes arguments: « les deux arrêtés signés par le ministre sont insensés. Ils ne reflètent en aucun moment les 9 années auxquelles le prophète a eu la chance de jeûner, il n’a pas fait 20 rakaats. 8 comme 20, chacun peut prier le nombre qu’il veut» a t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook.
En tout cas, cette interdiction semble ne pas être mise en application. Du moins ces trois premiers jours de ramadan, les forces de l’ordre etr les chefs de villages supposés veiller à son application sont discrets.
Si l’aspect autoritaire et intrusif dans la pratique d’un sunnat, un acte facultatif est contesté, le débat sur la volonté de mettre de l’ordre dans la cacophonie ambiante constatée sur la façon de vivre l’islam comorien, un islam, ouvert, tolérant reste entier et d’actualité.
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