Àchaque dimanche son acte. Dimanche dernier c’était l’Acte 13. Depuis le 28 mars 2019 jusqu’à aujourd’hui, les Comoriens de l’étranger, notamment de France, comptabilisent treize actesde manifestations contre le pouvoir en place aux Comores. Commençant depuis la prise de l’ambassade des Comores à Paris par des jeunes Comoriens, en guise d’expression de leur mécontentement face au « hold-up électoral » du 24 mars 2019, puis de week-end en week-end, les actes s’enchainent. Par Said Yassine Said Ahmed
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Des nombreux Comoriens se réveillent de même dans des différentes villes du monde et suivent le mouvement.de marches en rassemblements…le même message : « non »à ce qu’ils appellent « un coup d’État électoral » aux Comores.
C’est du jamais vu dans l’histoire du pays et même dans la diaspora. Des luttes ont été menéesdans le passé par l’élite comorienne pour libérer leur pays. Le MOLINACO est né à Dar es Salam dans les années 1960 et l’ASEC a lutté en France dans les années 1970-1990. Le premier pour l’indépendance des Comores et le second pour un État de droit. Cette fois, avec le temps, la lutte prend une autre dimension.13 actes de manifestation des Comoriens de l’étranger contre le pouvoir en place.
« La conviction au cœur des manifestations.»
Sous de fortes pluies ou sous un soleil ardant, les assidusrépondentcontinuellement présentsauxrendez-vous dominicaux. Des banderoles, des drapeaux brandis, des Photos des victimes du régime, soit tuées, blessées ou détenues…
De nombreuses questions planent tout de même dans l’opinion publique. Le pouvoir en place semble inébranlable.
Selon les manifestants de France, « il y a aussi un point plus important à souligner. Déjà le fait qu’Azali se soit investi président le 26 mai 2019, sans la présence d’aucun chef d’Etat étranger ni d’aucun chef de gouvernement… cela traduit que nos cris s’étendent ici et ailleurs. »affirme un manifestant avant d’ajouter: « même s’ils font semblant de n’avoir peur de rien, mais Azali et son équipe savent déjà qu’ils ne sont pas stables et ils doivent avoir le cœur battant, craignantune éventuelle chute. Déjà nos manifestations ont stimulé ceux qui sont au pays, ils se réveillent à leur tour, car ce n’est pas pour nous seulement qu’on se bat, mais c’est pour tous les Comoriens notamment ceux qui sont aux Comores, victimes de l’injustice… et de la tyrannie ».Le réveil de l’intérieur est perçu à travers les manifestations à Mohoro, Ntsinimwashongo, Usipvo, Uzio dans le Mitsamihuli, Mbeni, Ntsudjini… Mutsumudu, Mkazi et tant d’autres villes des Comores.
« Personne n’a le monopole d’adoption »
Certains organisateurs de ces manifestations, notamment à Lyon, trouvent malhonnête le fait que des Comoriens d’autres bords notamment, qui soutiennent le régime en place aux Comores, se donnent le monopole d’assortiment. C’est-à-dire,la présence de certains politiques, comme Houmed Msaidié, Ahmed Ben Said Djaffar, Djounaid Soilihi, Said Ali Chaihane… aux affaires de l’État, voire même aux postesministériels, mais Hassani Hamadi, Tosha Djohar, Achmet, Solihi Mohamed Soilihi et consorts, dont certains auraient fait l’objet des tentatives d’assassinat, n’ont pas droit de manifester leur mécontentement dans le camp opposé, donc des manifestants de France… Avec cette idée, ces organisateurs positivent la présence de ces politiques aux manifestations contre le régime du colonel Azali, considéré comme l’ennemi commun.
Les raisonspour lesquelles les manifestations continuent est que, selon eux, il y a un vent d’espoir que l’avenir sourira au peuple. Bientôt un changement vers le bon sens et c’est ce que le peuple comorien veut. Ces manifestations ont permis de faire douter le pouvoir en place. Le chef de l’État commence déjà à lâcher du lest en parlant d’apaisement même si cela est considéré par beaucoup comme de la poudre aux yeux. Toutefois l’intensité et la régularité des mobilisations en France ébranlent sérieusement le pouvoir en place.
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