Par un arrêté en date du 19 août 2019, le directeur de Cabinet du chef de l’État, chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali a radié de l’armée deux sous-officiers qui étaient en fonction à Mwali.
En effet, l’adjudant-chef Abdallah Mouze Saïd et l’adjudant-chef Houmadi Madi ont été effacés des registres de l’armée, même si l’arrêté signale qu’ils « pourront bénéficier de leurs droits de pension de retraite ».
Une telle décision n’a pas pu être prise sans l’accord ou l’ordre du chef de l’État Azali Assoumani, qui est aussi le chef des Armées selon la Constitution de 2018.
Les interrogations sont nombreuses quant à ces deux radiations, car les Comoriens ont vu qu’après l’assassinat de Gazon à Iconi, après le passage à tabac d’un élève au lycée, après le tir à bout portant sur un autre lycéen provoquant une blessure ayant nécessité une évacuation à Mayotte, après la répression d’une extrême violence des manifestations de l’opposition, après les tortures subies par 29 citoyens sans histoire dont la faute a été de ne pas avoir leur carte d’identité lors de contrôles de la gendarmerie, après qu’un citoyen a déclaré à un juge qu’on lui a arraché une dent pour le forcer à accuser un autre, après la mort d’un jeune à Mutsamudu quelques jours après sa libération, mort des suites de coups reçus pendant sa détention, après la mort d’un malade mental dans un commissariat à Mwali des suites de coups reçus, après le démembrement d’un homme livré à la foule par des gendarmes… il n’y a jamais eu de sanctions prises.
Alors, pourquoi aujourd’hui une sanction aussi sévère a-t-elle été prise contre ces deux militaires ? Mystère.
Selon certaines indiscrétions ces deux sous-officiers se seraient montrés particulièrement violents à l’encontre de civils dans l’île de Mwali, notamment dans la ville de Boingoma.