Le comesa sensibilise les Comores sur les effets bénéfiques de la libre concurrence, pour l’économie du pays, les investissements au profit du consommateur. Une initiative en contradiction totale avec la situation qui prévaut sur la création d’entreprise aux Comores.
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Sensibiliser les institutions compétentes sur la loi de la concurrence du Comesa est l’objectif de l’atelier de deux jours au Retaj. Dans son mot de bienvenu, le Directeur du Commerce, Abbas Mohamed a insisté sur les enjeux de la libre concurrence et la «nécessité d’avoir une feuille de route pour la mise en application de la loi».
Le Directeur Général de la commission de la concurrence du Comesa, George Lipimile, a présenté le contexte sur cette politique qui a commencé depuis l’année dernière pour «faire le constat des Comores sur concurrence». Et il a aussi insisté sur la force de la concurrence «qui peut pousser les opérateurs économiques à la production de qualité, à bas prix et à l’innovation pour le bien des consommateurs. Lorsqu’on arrive à ce stade, ce dynamisme crée des emplois».
Mourtahoi Combo, Secrétaire Général du ministère de l’économie et des investissements a réitéré l’engagement des autorités sur l’application de cette loi. «La mise en œuvre et l’application de cette loi s’inscrit dans un cadre de suivi. L’engagement de l’Union des Comores doit être inclusif et ne doit souffrir d’aucune ambiguïté. Et se doit à l’unité au dialogue public-privé. Il est déterminant d’avoir des cadres juridiques pour asseoir cette loi».
Un manquement aux attentes
Malgré la présence des institutions de création d’entreprise et d’investissement, l’Union des Chambres de Commerce des Industries et de l’Artisanat, de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements, du Modec et des agents du ministère de l’économie, le débat a manqué de pertinence. Les questions sont restées sur la non application de la loi de la concurrence nationale qui a été promulguée depuis 2013.
Néanmoins, certaines questions ont eu des réponses. Particulièrement par rapport au monopole étatique sur certains produits. Le cas de l’Onicor a été le plus commenté. En effet, l’État comorien a décidé par le biais de cette société d’État de se lancer dans le commerce de riz de luxe alors qu’il détient déjà le monopole du riz ordinaire. Si dans la loi de la concurrence nationale, il n’y a aucune objection, car l’État peut «protéger», se réserver certains domaines, il est clair que cette loi est en totale contraction avec celle sur la concurrence du marché commun du Comesa.
Selon lipimile, il est totalement interdit que l’État s’octroie le monopole de quoi que ce soit car cela tue la libre concurrence; «l’exclusivité c’est l’abus». Et d’ajouter, «le gouvernement doit jouer le rôle de proviseur. La commission doit rester indépendante».
Un contexte ironique
Le contexte dans le quel cet atelier est organisé est ironique. En effet, cela fait pas moins d’un mois depuis que les affaires judiciaires n’enregistrent aucune nouvelle création d’entreprise. Selon la directrice, il était nécessaire de fermer les portes «pour des mesures administratives dans l’amélioration de la situation. Nous sommes entrés d’assainir le registre de commerce».
Comment peut-on réunir le monde de l’entrepreneuriat, discuter sur la loi de la concurrence du marché régional, dans un pays où la création d’entreprise est reléguée au second plan?
Etait-il nécessaire de bloquer les enregistrements? Dans un pays qui a le record du temps le plus long pour créer une entreprise, 72 heures un temps jugé par le Directeur Général de la commission de la concurrence du comesa trop longue.
Pendant ce temps des investisseurs viennent et repartent ailleurs. Car ils ne peuvent plus supporter la situation. Cette situation ressemble beaucoup au psychose du dédoublement de personnalité. D’un côté le président de l’Union n’arrête pas de prôner l’émergence, les autorités compétentes à faire des discours sur l’ouverture des Comores du marché régional voir mondial, pendant qu’à l’intérieur les portes restent closes.
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Par Hayatte Abdou