Suite aux événements d’Anjouan et de Mohéli, les candidats de l’opposition ont dénoncé « la mascarade électorale » et appelé à la destruction des urnes. Par Ali Mbaé
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”block” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]Bien qu’avant 13h la situation était très calme à la grande comores, elle a vite changé. Dans toutes les régions de Ngazidja les élections se passaient paisiblement. Mais après la constatation des bourrages des urnes dans les deux autres îles Anjouan – Moheli, tout a tourné au vinaigre pour certains bureaux et régions. L’opposition et la population en générale ont réagi.
14 h, les candidats s’opposant au régime lancent un mot d’ordre. Ils n’étaient pas disposés à se laisser tomber dans le piège. A tout prix, ils veulent réagir afin de pouvoir faire respecter le choix des comoriens, la voix du peuple. ” Il ne faut pas leur laisser bourrer les caisses. Il faut les saccager puisque le gouvernement a empêché la population d’Anjouan et de Moheli de se rendre dans les urnes. Il faut arrêter ce coup d’État d’Azali Assoumani”, déclare Ali Mhadji.
Un appel entendu dans certains régions, puisque repris et amplifié par tous les candidats. D’abord Mtsangadjou et Chomoni, d’où sont respectivement originaires le gouverneur-candidat Hassani Hamadi et le candidat soutenu par le parti Juwa, Ahmada Mahamoud un des favoris de cette compétition “ouvrent” le bal.
La population passe à l’action. Tous les bureaux de vote sont saccagés :” ce sont des élections nationales mais pas régionales. Ils ne pourront pas empêcher nos assesseurs de siéger dans les bureaux et empêcher les autres îles de voter. Cette mascarade doit s’arrêter”, lancent des jeunes.
Les candidats se sont réunis au domicile d4achmet Said Mohamed. ” Pas d’élection”. L’opposition campe sur cette position. Elle retire tous leurs assesseurs. Après quelques temps, Mbeni chef lieu du Hamahamet suit la cadence. Dans une vidéo publiée d’abord sur la page facebook de la radio GRTV, on voit les caisses détruites. Des bouts de feuille qui trainent sur la route nationale : ce sont les bulletins déchirés par la population qui réclamait des vraies élections indépendantes et transparentes contrairement à ce qui se passe :” des caisses remplies avant l’heure de l’ouverture”.
Une autre vidéo montre une bagarre entre certains membres des bureaux et certains jeunes. L’armée ouvre le feu. On entend des cris. Les gens hurlaient. Aux environs de 17h, des points éparpillés sur l’ensemble de l’île étaient sous surveillance des militaires. Mitsamihouli, les forces de l’ordre s’accaparent des caisses avant même l’heure de fermeture des bureaux de vote. Furieux, les jeunes ont manifesté leur colère. Ils ont lancé quelques pierres. L’armée a ouvert le feu. Ils ont commencé à tirer à balles réelles. A l’heure où nous écrivions ces lignes, on parlait de deux blessés. Hasseindje dans le Washili, de Singani à Chouani, Dembeni dans le Domba, Ntsoudjini ville originaire de Mouigni Baraka tous les bureaux sont saccagés. Finalement, le cri d’alarme de l’opposition a été bien entendu.[/ihc-hide-content]