Les Comoriens ont découvert Me Sossah la première fois lors du premier procès Bob Denard. Il était engagé par le gouvernement comorien, aux côtés du jeune Me Larifou, en mai 1999 (quelques jours après le premier putsch du colonel Azali) pour défendre les intérêts de l’État comorien. Le procès a été perdu, mais l’avocat n’avait pas démérité dans son plaidoyer contre les mercenaires accusés d’avoir tué le président Ahmed Abdallah.
Par MiB
Après, il a servi le gouvernement putschiste d’Azali Assoumani dans d’autres affaires.
Cette fois, il a été rappelé par le gouvernement comorien pour donner un peu de crédibilité à une instruction dont tout le monde a pu voir qu’elle ne tenait pas la route et à une procédure défaillante.
Nous avons donc vu Me Sossah soutenir l’idée qu’un juge qui a eu à connaître une affaire cinq fois (comme l’a prouvé Me Mahamoudou) pendant l’instruction pouvait devenir président du Tribunal jugeant cette affaire. Me Sossah était aussi partie civile dans une Cour de Sûreté dont Me Fahami a montré, texte à l’appui, qu’elle ne pouvait pas admettre de parties civiles.
Après tout cela, on pouvait se demander si l’homme avait encore une once de conscience démocratique. Mais, ce n’est pas le pire. Il semblait complètement perdu dans ce procès, comme s’il ne l’avait pas préparé ou que le gouvernement l’avait appelé au dernier moment comme un probable sauveur. Le public a pu le voir dans un moment où il semblait avoir oublié le passé, se lancer dans un monologue où il fustigeait les acteurs de la vente du code 269. Il avait complètement oublié que celui qui avait finalisé cette vente était son client d’hier et d’aujourd’hui : Azali Assoumani. Et voilà que l’avocat mettait la lumière sur ce qui dans l’avenir avec la jurisprudence Elamine/Omar/Djounaid pourrait constituer un fait de haute trahison contre l’actuel chef de l’État, vu que la vente du code 269 (personne ne sait ce que sont devenues les redevances) a eu pour conséquence la diffusion de contenus à caractère pornographiques, réprimés par les lois nationales et internationales.