Imaginez un monde dans lequel les délestages intempestifs de la société nationale d’électricité (Sonelec) ne constitueraient pas un souci dans l’utilisation de vos chers Smartphones. C’est à exactement à cela que réfléchi depuis un moment cette jeune franco-comorienne qui envisage de se lancer dans la production de batteries externes solaires pour Smartphones. Un projet novateur et écologique qui, sans nul doute, ne tarderait pas à conquérir le cœur du grand public. Par Faïssoili Abdou
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Un projet prometteur. Plein d’énergie. Elodie Saïd Ahmed, 23 ans, étudiante en Master I Commerce à Paris ambitionne de lancer bientôt une entreprise de production de batteries externes solaires pour Smartphones en Afrique de l’Est notamment aux Comores, à Maurice et en Tanzanie. C’est un projet qui lui tient à cœur et la jeune franco-comorienne mobilise toute son énergie pour arriver à son but. Elodie Saïd Ahmed a ainsi participé ce mois-ci à un concours de la plateforme Moovjee qui accompagne les jeunes de 18 à 30 ans dans leur développement personnel et la croissance de leur entreprise.
Un projet plein d’énergie
« La participation est totalement gratuite et il y a des mentorats et des événements pour nous aider à préparer nos dossiers qui sont pris en charge par des bénévoles (du domaine bancaire, juridique ou encore marketing) », confie la future entrepreneure qui a des rêves plein la tête. Le concours se tient en deux phases. Le premier round consiste à choisir les projets ayant récolté le plébiscite des internautes. La deuxième phase est axée sur l’analyse des dossiers. Le jury choisira ensuite le/les projets les plus concrets et réalisables. « La récompense, c’est le pack de l’entrepreneur, avec une valeur de 15.000€ pour pouvoir commencer notre projet. Il y a à l’intérieur 5.000€, des prêts négociés avec des banques, des bureaux où travailler gratuitement pendant 1 an, etc. », explique Elodie Saïd Ahmed. Les votes sur la toile ont été clôturés vendredi 13 mars et les résultats seront communiqués début avril prochain avant la deuxième phase du concours.
Elodie Saïd Ahmed a présenté Everths Energy, un projet qui vise à se concentrer sur les défis énergétiques auxquels le continent africain fait face en produisant notamment des batteries externes solaires pour Smartphones. Ce produit qui fait déjà ses preuves dans certains pays du monde en réduisant ce que les spécialistes qualifient d’ « angoisse de la batterie vide » serait d’une grande utilité dans les pays du sud. Dénommées « Djua » mot swahili/comorien qui signifie « Soleil », les batteries d’Everths Energy seront conçues dans le but de faciliter l’usage des nouvelles technologies.
Le projet Djua
À en croire la jeune étudiante, cette idée lui serait venue après avoir constaté les problèmes d’électricité qui frappent l’archipel des Comores. « Je vais aux Comores quasiment tous les ans, et je constate les problèmes d’électricité permanents qui y subsistent », explique-t-elle. C’est d’ailleurs lors d’un séjour aux Comores qu’elle a pu mûrir son projet et nouer une relation d’affaires avec un potentiel associé qui s’est montré disponible à l’accompagner dans cette initiative. « L’année dernière, j’ai effectué mon stage de 3e année à l’UCCIA (l’Union des chambres de commerces, d’Industries et d’Agriculture), et c’est durant une conférence en B To B que l’on a organisé avec la Tanzanie que j’ai vu ma chance tourner. J’étais la traductrice sur le terrain, entre les collaborateurs tanzaniens et comoriens. J’ai entendu un investisseur du nom de James Humbo, expliquer qu’il n’était pas là pour avoir des partenariats commerciaux, mais pour trouver des projets dans lesquels investir. J’ai donc saisi ma chance et je lui ai exposé mon projet. Il a tout de suite aimé l’idée, car il disait qu’il était là depuis quelques jours déjà et que même à l’hôtel, les coupures étaient constantes, ce qui nous a fait beaucoup rire. En somme, on a décidé de travailler ensemble », confie Elodie Saïd Ahmed.
« Notre premier projet, DJUA, est pour sûr viable sur le continent, car le problème d’électricité est connu partout, peu importe le pays », estime la jeune étudiante ajoutant qu’il s’agit d’un « projet pour tous, à la hauteur de nos ressources ».
D’autres ambitions
Passionnée et déterminée, la jeune étudiante œuvre sans relâche pour la concrétisation de son projet qu’elle juge important par rapport à l’ « l’impact qu’il va avoir dans le futur ». Et elle qui travaille, depuis peu, dans le domaine nucléaire en qualité d’assistante-manager de souligner l’impact écologique de son projet en évoquant « le problème du réchauffement climatique qui se ressent de plus en plus, la pollution qui ne fait qu’augmenter. Parce que les populations ne sont pas assez informées sur le sujet, sur pourquoi c’est important de ne pas jeter du plastique dans la mer ou par terre, pourquoi est-ce qu’on doit prendre soin de notre planète ». La jeune fille indique qu’elle : « souhaite faire partie de ceux qui proposent des solutions à des besoins primaires, à des prix abordables pour tous et surtout un développement sur le long terme. Le but n’est pas que de créer des produits indispensables, il est surtout de créer de l’emploi, de l’éducation, et des connaissances sur tout ce qui nous entoure ». Ambitieux.
Elodie Saïd Ahmed affirme : « j’ai toujours voulu me lancer dans l’entrepreneuriat, parce que je suis convaincue qu’on travaille mieux quand on croit à ce que l’ont fait ». La jeune franco-comorienne vise loin et affiche d’ores et déjà ses ambitions. « Je compte aller beaucoup plus loin dans les projets que j’entreprendrais dans le futur. J’ai d’autres ambitions que les Comores ou la France, je veux être là ou l’Homme est, là où la connaissance est recherchée, et y contribuer au maximum », lâche-t-elle en guise de conclusion.
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