La deuxième édition du Salon du Livre de Mayotte (SALIMA) a ouvert ses portes jeudi 17 octobre à Mamoudzou en présence de plusieurs personnalités de la politique, du social et de la culture. Par Mahmoud Ibrahime
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Pas d’opposition et pas de concurrence
Le discours d’ouverture a été prononcé en français par un représentant du Président Conseil régional, principal financeur de l’événement et traduit en simultanée par l’écrivain Kamal Martial, à la tête de la Direction du Livre et de la Lecture Publique (DLLP).
Les propos du représentant du Président du Conseil régional étaient en phase avec le message mis en avant cette année : « En ouvrant mon propos, j’affirme qu’il ne s’agit pas d’opposer les populations, les régions du monde, les langues ou les imaginaires, qu’il ne s’agit pas non plus de les mettre en concurrence ».
La première édition du SALIMA avait eu lieu en 2017 dans et autour de la Médiathèque de Cavani et avait rencontré un succès mitigé. Les écrivains des Comores qui avaient été officiellement invités (le romancier Adjmaël Halidi et le poète Saindoune Ben Ali) n’avaient pas pu obtenir le visa de l’Ambassadeur de France à Moroni.
Sous le signe de l’ouverture
Cette fois, les organisateurs ont amené le Salon au centre de Mamoudzou, à la place de la République et le principal marché de la ville a été fermé pour l’occasion. Le Salon est placé sous le signe de l’ouverture et le visiteur peut immédiatement se rendre compte de la présence de plusieurs pays de la région (Comores, Madagascar, Mozambique, Maurice, La Réunion, Kenya et Tanzanie).
Les activités autour des enfants ont été développées cette année et ont connu un franc succès avec des séances de contes et de maquillage.
Sur la place de la République, les différents stands se côtoient encore jusqu’à dimanche : des libraires (La Maison du Livre, la Bouquinerie de Passamainty), des éditeurs (KomEdit, Orphie…) et des auteurs des quatre îles de l’archipel et des pays de la région pour des séances de dédicaces.
La mobilisation des auteurs locaux
Les auteurs locaux ont été mobilisés dès le début puisque dans le comité d’organisation, on trouvait cette année, outre Kamal Martial, Nassur Attoumani, et Ambass Ridjal et Mouhtar Salim. D’autres écrivains maorais étaient présents : Madi Abdou N’tro, Kader Mourtadhoi, Mohamed Moindjié, Zaidou Bamana… Nassuf Djaïlani, écrivain et ancien journaliste de RFO-Mayotte est venu présenter deux de ses derniers livres : Naître ici, (éditions Bruno Doucey) et Les dits du bout de l’île (éditions Komedit).
De l’Union des Comores, un seul écrivain a été invité cette année, Adjmaël Halidi et la maison d’édition KomEdit de Mohamed Ahmed-Chamanga. Ce dernier est arrivé avec des imagiers en shindzuani et en shingazidja qui ont eu beaucoup de succès auprès des parents. Ils permettent à la fois de s’initier à l’écriture et à la lecture et d’apprendre quelques mots du lexique du shikomori. Quant à Adjmaël Halidi, invité malheureux de 2017, il a pu retrouver une île qu’il connaît pour y avoir vécu un bon moment, avec son premier roman : Évanescence, paru chez KomEdit.
Un invité surprise : SAST
Un autre Comorien est arrivé en invité surprise et au dernier moment : SAST. L’écrivain qui est à Mayotte pour des soins a été invité pour des séances de dédicaces pour son dernier livre : Djinns et sultans 2 (éditions Coelacanthe). SAST a retrouvé son public et la dizaine de livres qu’il avait ce jour a trouvé preneur, tandis qu’il donnait rendez-vous aux clients pour samedi avec d’autres livres.
De la Réunion sont arrivés l’écrivain Jean-François Samlong et les éditions Orphie.
Alors que de la Tanzanie ne sont venues que des libraires et un éditeur, du Mozambique est arrivée l’écrivaine et ancienne combattante du FRELIMO, Paulina Chiziane, auteur du Parlement conjugal. Avant le salon, cette militante politique et sociale avait déjà fait des rencontres avec les femmes de Mayotte.
Un chroniqueur littéraire, James Murua et une bibliothécaire, spécialiste du livre Lily Nyariki se sont les représentants du Kenya. Il y en avait pas lors de la première édition du Salon.
Madagascar et de Maurice ont envoyé chacun une représentante, respectivement, Michèle Rakotoson et Yianna Amodine.
Les conférences
Les organisateurs ont prévu trois conférences essentiellement basées sur les métiers d’éditeur et de libraire. La première a eu lieu le vendredi matin sous la pluie et s’intitulait : « Édition et diffusion des auteurs d’Afrique et du Canal du Mozambique ». La deuxième, qui avait lieu en fin d’après-midi, était animée par Kamal Martial abordait la problématique de la « Littérature du Canal du Mozambique ». Enfin, une troisième conférence sera consacrée samedi aux « Librairies et éditeurs sur le marché du livre dans le canal du Mozambique ». Elle regroupera, entre autres, Michèle Rakotoson et Jean-François Samlong.
Le SALIMA fermera ses portes le dimanche 20 octobre, encore deux jours pour profiter des livres et de la présence des auteurs.
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