Pour cette rentrée scolaire, les étudiants de l’Université des Comores voient disparaître des formations, les dirigeants estimant ne pas avoir les moyens humains nécessaires pour les maintenir. Par Ali Mbae
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L’administrateur de l’université des Comores (UDC), le Dr Abdoullah Ben Hassane, a pris la décision de suspendre certaines formations. Il s’agit de la licence professionnelle de « Journalisme, communication et multimédias », du master de droit et celui de Tourisme au centre de Patsy, Anjouan. Selon lui, les enseignants de la licence de journalisme n’ont pas les diplômes requis pour enseigner dans une université : « Je n’en doute absolument pas de leurs diplômes respectifs, mais plutôt il faut nuancer une formation d’université et celle d’une école ou centre professionnel » argumentait-il dans un entretien accordé à nos confrères de La Gazette des Comores. Cette licence avait pour but, au début au moins, de donner les bases nécessaires à certains journalistes qui n’avaient pas forcément fait de formation dans une école.
Du début à l’heure actuelle
Malgré les difficultés organisationnelles que le département de journalisme a toujours connues, il a toutefois obtenu des résultats observables et très remarquables. Aucun des étudiants formés en journalisme n’a passé un moment au chômage.
La formation a débuté avec huit personnes. En 2018, l’idée a été relancée. Dix-neuf étudiants qui étaient tous en Lettres modernes françaises se sont inscrits après une sélection sur dossiers. Elle a été gérée par la cheffe du département de Lettres modernes françaises, Dr Fathat. Mais en réalité, en dehors d’elle et malgré le besoin urgent de professionnels des médias, l’administration ne s’est jamais engagée à mettre à disposition les moyens nécessaires pour qu’elle fonctionne bien. C’est grâce au tapage et aux efforts des enseignants que cette licence a pu tenir jusqu’à parvenir à des résultats incroyables. Seuls deux étudiants n’ont pas pu valider leur année scolaire. Sur les 17 autres et en dehors des trois qui ont choisi de partir à l’extérieur, un seul étudiant n’a pas eu un boulot. Les autres ont tous été recrutés par des boites. Leurs performances et l’expérience acquise auprès de leurs enseignants ont été remarquées. Cela a poussé de nombreux étudiants à s’inscrire cette année.
D’autres départements connaissent les mêmes difficultés
S’il manque des docteurs pouvant assurer la partie théorique dans ce département, c’est le cas pour de nombreux autres domaines à l’université. Lettres modernes, Droit, Sciences économie, AES, Géographie, mathématiques… connaissent toutes ces lacunes. On trouve des enseignants qui ne se sont même pas inscrits en thèse. Pourtant, ces départements ne sont pas fermés. Mais est-il nécessairement important qu’un enseignant d’une licence professionnelle soit un docteur ?
À l’annonce de cette bombe, la fermeture de la licence de Journalisme, les étudiants ont réagi : « C’est une erreur de la part de ce responsable. Comment peut-il suspendre une formation sans faire le bilan ? Savoir pourquoi certaines choses ne se passaient pas bien. C’est une irresponsabilité de sa part. Je pense qu’il devait améliorer et donner les moyens au chef du département pour que ça change. Suspendre sans pour autant chercher à savoir n’est pas la solution », explique Sitty Saidat la majore de la promotion de 2018, actuellement en poste dans une agence de communication à Moroni.
Quant au jeune journaliste Bahiya Soulaimana, elle estime que « cette décision est incompréhensible. Au lieu d’augmenter les licences professionnelles pour que justement les ressortissants accèdent directement dans le monde professionnel, ils suspendent le peu qu’ils ont “.
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