L’opérateur historique, Comores Télécom accuse une perte d’un milliard trois cent millions kmf. C’est le montant annoncé par Archimede Ahamada M’sa, directeur général de la société d’État. Un homme qui admet les dissensions internes et les difficultés que traversent l’entreprise, mais affirme que les problèmes sont déjà réglés. Par Ali Mbaé
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La société Comores Télécom vit l’une des plus grandes crises depuis sa création jusqu’aujourd’hui. Beaucoup de ses structures sont bafouées. L’opérateur historique accuse des retards dans le paiement des salaires et des factures des prestataires. A tel point que les stations d’essence refusaient d’approvisionner les véhicules pendant un moment. Les structures de santé ne soignaient plus les employés parce que les conventions de prise en charge n’étaient plus respectées.
Des mouvements de contestation interne naissent et demandent le départ du directeur. Les épisodes se multiplient chaque jour. Le directeur général a acté le divorce entre d’abord lui et les directeurs techniques et régionaux, ensuite avec les agents. Nombreux salariés souhaitent sa démission.
En tout cas, lui affirme que les problèmes sont déjà réglés, donc reconnaît implicitement sa contestation : ” Entre moi et les autres employés, il y a un problème de communication. Depuis mon arrivée, certains n’arrêtent pas de vouloir me barrer la route ” explique Archimede Ahamada M’sa. Et ce n’est pas tout. Il rejette sans réserve la faute sur ses collaborateurs (les directeurs régionaux et techniques) bien qu’il les ait mis hors jeu.
Par exemple, il admet avoir mis fin au traditionnel conseil hebdomadaire des directions :” C’est vrai. J’ai ordonné la suspension du conseil momentanément. c’était improductif. Ils ne me conseillaient rien. alors à quoi bon de le maintenir ” se défend-il.
Ces explications suscite des interrogations légitimes. ” Comment peut-il régler des problèmes sans concerter ses équipes. Nous lui avons proposé tant de projets et d’idées, mais ils n’ont jamais été mis en exécution. Il prend les décisions seul. Je vous assure que même les prix de nos dernières offres, il n’a consulté personne “, nous confie un haut cadre de la société.
Quant aux soupçons d’une possible surveillance des communications de sa clientèle, Archimede déclare n’avoir pas les moyens techniques suffisants de le faire :” nous n’avons pas un service d’écoute. En aucun cas, nous n’allons pas pouvoir mettre sur écoute notre clientèle. Toutefois si le procureur de la république nous demande des informations, nous sommes dans l’obligation de les verser, comme d’ailleurs toute entreprise pour éviter un délit de non exécution”.
Pour rappel, le conseil des directeurs regroupe toutes les directions de cette société d’État. Le directeur technique exposait les problèmes des agents, les conditions de travail et tout ce qui concerne les projets engagés. Mais aujourd’hui ce n’est plus possible. Tout est concentré aux mains d’une seule personne.
Par ailleurs, Comores Télécom est aussi touchée par Kenneth. Elle comptabilise une perte de ” un milliard trois cent millions de francs comoriens “.
La gestion d’Abiamri et de Fontaine a fragilisé les comptes de cet opérateur historique, qui jusqu’à la jouissait du monopole dans son domaine. Le passage de Oumara Mgomri a permis de redresser la barre et de donner un bol d’aire à une société moribonde. Aujourd’hui, selon quelques indiscrétions, il suffit de peu pour que ce fleuron national ne tombe dans les mains de la banque qui lui accorde généreusement les lignes de crédits. Pourtant, certains cadres de l’entreprise soutiennent à qui veut l’entendre que le redressement est possible. Et que la situation n’est pas totalement perdue.
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