Encore une fois, l’ordre et le syndicat des pharmaciens n’ont pas été conviés à la finalisation du nouveau code de la santé qui doit être présenté à l’Assemblée à cette session d’avril. C’est ce que déclare l’une des membres. Faux, affirme le Secrétaire général du ministère de la Santé. Jean Youssoufmentionne le procès-verbal attestant leur présence. Toujours est-il que maintenant, si amendements il doit y avoir, il revient aux parlementaires d’en faire. Par Hayatte Abdou
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Le nouveau Code de la Santé sera examiné à l’Assemblée Nationale au cours de la session d’avril. C’est ce que confirme le Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique, Jean Youssouf. Le document englobe le système sanitaire comorien. Cependant, si les professionnels de santé étaient associés à sa rédaction, les pharmaciens du secteur privé auraientété mis de côté.
Dans Masiwa n°166, le quotidien a révélé à ses lecteurs ce que contient le nouveau Code de la Santé dans le domaine pharmaceutique. En effet, il est stipulé que l’État comorien se reverse le monopole d’importation des médicaments, par le biais de l’entreprise pharmaceutique et étatique Oco-pharma.
Les pharmaciens du secteur privé, ordre et syndicat ont réagi. Ils se sont exprimés contre cette monopolisation qui «met en danger la population comorienne». Cela pourrait être par les ruptures de stock, la non concurrence ou encore, la défaillance de l’entreprise comme cela arrive souvent dans les sociétés d’État aux Comores.
L’ordre et le Syndicat des pharmaciens, ont porté des amendements au document. Le Ministère de la Santé publique et les pharmaciens du secteur privé étaient convenus sur un accord verbal de réunir un comité technique pour retravailler le nouveau code. Parmi les revendications qui ont été faites par les professionnels, «le chapitre traitant du monopole soit retiré du document».
Néanmoins, si l’autorité compétente avait cédé verbalement, elle a aussitôt renvoyé la balle aux pharmaciens. En échange du monopole, les pharmaciens du privé devraient accorder leurs violons pour «la création d’un central d’achat de médicaments».
Une commission technique réunissant des agents du ministère, et les pharmaciens aurait du être mis au point, pour faire le suivi de ce dossier et de veiller à ce que les amendements faits par les professionnels des officines privées soient intégrés dans le code.
Au chat et à la souris
Des travaux techniques ont eu lieu au ministère de la santé comme c’était convenu verbalement entre l’ordre et le syndicat des pharmaciens et le ministère.
Cependant, ces corrections, réajustements et amendements ont eu lieu sans les pharmaciens. «Nous n’étions pas au courant des travaux. Nous n’avions pas été associés. Si ces travaux ont eu lieu, c’est sans notre présence» déplore Sara Kalfan de l’ordre des pharmaciens.
Pourtant, Jean Youssouf, Secrétaire Général du ministère de la Santé est affirmatif. «il est bien notifié dans le procès-verbal que l’ordre et le syndicat étaient représentés.»
Une autre source digne de foi confirme aussi la présence d’Assouman, le porte parole de l’ordre des pharmaciens comme celle de Kamal Abdoulwahab. Tout en précisant que ce dernier ne représentait ni l’Ordre ni le syndicat, mais l’Oco-pharma. Contrairement u porte-parole, qui en plus,est un agent de l’Anamev, organe régulateur du médicament et détient une pharmacie dans le secteur privé.
Une position peu confortable que l’ordre prétend désavouer. C’est surtoutune pratique, au passage, totalement interdite par le code de la santé dans son article 40. Mais l’ordre ne l’a jamais notifié par écrit au ministère, en l’occurrence à l’inspection. «Pas d’écrit, pas de preuve» déclare-t-on au ministère.
Des victimes ou coupables?
Dans ce jeu de cache-cache chacun rejette la faute sur l’autre. C’est la deuxième fois sur le même sujet, que l’Ordre dit «ne pas être au courant». On pourrait bien comprendre la première fois, que le ministère les a mis hors jeu. Mais un accord a été trouvé. Peut être que c’était juste un stratagème pour les calmer. Pourquoi n’ont-ils pas été informés? Pourquoi attendre de réagir, alors qu’ils pouvaient agir?
Aujourd’hui, aucun membre de l’ordre-syndicat, en dehors d’Assouman, et Abdoulwahab ne peut dire avec exactitude si les recommandations des pharmaciens sont prises en compte ou pas.
Il revient maintenant aux parlementaires d’examiner le texte et procéder aux ajustements nécessaires si besoin est. Rendez-vous donc à l’hémicycle.
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