Sans blague ! Tel est le cri d’exclamation et d’inquiétude qu’a exprimé toute personne ayant cherché à s’informer sur la suite donnée par le Front Commun de l’Opposition comorienne face à l’invitation d’Azali Assoumani dans sa lettre en date du 9 septembre 2021. En effet, l’Union Africaine (UA) a mandaté BANKOLE ADOYE, Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité pour s’enquérir de la « crise » qui frappe les Comores. Par Ahamada Moumine
L’illégitimité d’Azali
Ce dernier a été reçu à Moroni du 12 au 15 septembre dernier. Ainsi, l’émissaire a rapporté lors de son entrevue avec l’Opposition, les éléments de la lettre d’Azali invitant l’opposition à venir « s’asseoir autour d’une table, pour un dialogue sincère, inclusif et constructif en vue de transcender nos divergences et faire avancer la démocratie dans notre pays… ». Une main tendue qui s’apparente à un doigt d’honneur, tant le comportement du pouvoir à Moroni ne laisse aucun doute sur les intentions réelles d’Azali de mettre en place un énième scénario machiavélique que se préparent à mettre en scène Azali et ses hommes.
L’Opposition a fort heureusement senti le coup venir et a simplement esquivé cet uppercut qui l’aurait incontestablement mis KO. Il ne faut pas avoir fait l’ENA pour comprendre qu’il s’agit d’un tel piège. Comme dirait mon grand-père, « gawa harambuwa mbondzi ; na mgala wa djulwa kawusiha hindru ». Le Front Commun a bien réagi : l’illégitimité d’Azali en tant que Président n’est plus à démontrer, encore moins sa légitimité à organiser une rencontre pour la paix nationale.
L’Opposition a manqué de tact, de doigté, de courage et de volonté politique lors de cette fameuse rencontre avec le Commissaire de l’Union africaine. Il semble que nos compatriotes n’ont pas su tourner en leur faveur le passage de cette délégation et se projeter dans un futur proche. Se préparer à toute éventualité et étudier ensemble les tenants et les aboutissants de cette rencontre, cela aurait mérité une réflexion plus large de l’opposition.
Voir au-delà du brouillard
L’opinion internationale nous regarde et nous écoute. Il aurait fallu bien cerner les contours de cette rencontre qui était une formidable opportunité pour s’imposer et montrer à l’organisation africaine qu’on représente le maillon le plus important et la chaîne manquant, capable de voir au-delà du brouillard. Mais, rien n’est totalement perdu. C’est un jeu d’échecs où il faut anticiper le coup de l’adversaire, avant d’avancer un pion.
Remettons-nous au travail sérieusement, mettre le bleu de chauffe, « rivaye ha mbondzi mbili » et prendre à bras le corps, le destin de notre pays. On doit cela au peuple comorien qui a longtemps courbé l’échine.
Azali est acculé et cherche une porte de sortie de crise. Nous allons terminer nos palabres en priant que Dieu nous protège, car un parti qui se fait appeler RADHI a refait son apparition sur la scène politique et d’autres micro-partis sont sur le point de répondu à l’appel d’Azali pour un dialogue de « sourds-muets ». Jeu de dupes. Les marchés sont ouverts. Encore une fois, Houmed Msaidié en sa qualité de soldat fidèle, s’arrange et s’arroge à lancer cette poudre aux yeux afin de faire diversion, alors que c’est ailleurs que le manège se déroule. Ce dernier fait entrer dans la danse, son parti RADHI. Il a appris la leçon et exécute sa partition sans se soucier de l’absence des spectateurs qui ont longtemps déserté la salle.
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