En donnant au chef de l’État Azali Assoumani l’habilitation à légiférer pour organiser les prochaines élections législatives, les 17 parlementaires ont limité le nombre de circonscriptions aux 24 existantes et par conséquent, à la demande du gouvernement, ils ont privé la diaspora comorienne de vote et de représentation à l’Assemblée de l’Union.
Plusieurs juristes et hommes politiques ont fait remarquer que cette loi d’habilitation est inconstitutionnelle, que la représentation des Comoriens de l’extérieur n’est pas une option, mais une obligation. Sans quoi, l’Assemblée ne répondrait pas aux exigences constitutionnelles.
Le chef de l’État a montré jusqu’à maintenant que les lois peuvent être contournées, y compris la Constitution. Mais, cela n’est pas pire qu’en 2005 lorsqu’une loi autorisant la diaspora à voter a été bloquée, le président Azali refusant alors de la promulguer.
Il semble que les hommes politiques en place ont toujours peur de la diaspora dont ils louent souvent les bienfaits pour le pays. Après Azali, Sambi a également empêché les Comoriens de la diaspora d’exercer leurs droits de citoyens ; puis Ikililou, après un long travail avec le PNUD, a décidé au dernier moment d’empêcher ses compatriotes de l’extérieur de participer au scrutin présidentiel.
Le dernier empêchement demandé par le chef de l’État n’est nullement dû au hasard ou à un quelconque retard. Il est la continuation de 2005 et au fait que depuis le putsch de 1999, la diaspora n’a jamais soutenu le colonel Azali. Elle l’a même empêché de faire un meeting à Marseille après le putsch et le divorcé a été alors définitivement consommé.
Les insultes de ces derniers mois adressées à la diaspora montrent qu’il n’a pas oublié et qu’il garde une certaine rancœur contre un quart des Comoriens, ceux de la diaspora.
Mahmoud Ibrahime