Une génération politique sans scrupule et les élections du mal
Le mal ce ne sont les élections, non. Le mal, ce sont les électeurs et les candidats.
De nombreux Comoriens savent qu’il n’y aura pas de vraies élections, mais ils seront candidats quand même. Assoumani Azali n’a jamais fraudé des élections, car il n’a jamais organisé d’élections. La peur de sanctions transperce sa conscience. Conscient que le peuple est conscient, l’homme est incurablement obsédé par la manie du paraître. Assoumani Azali, est l’homme des semblants. Dans l’histoire du règne d’Assoumani Azali, les seules élections volées en sa faveur, volées parce qu’elles ont lieu, c’étaient les élections de 2016. C’est quand l’histoire du troisième tour a servi d’alibi permettant aux Occidentaux de comprendre qui, de Mohamed Ali Soilihi Mamadou et d’Assoumani Azali, sera le parfait vassal, afin qu’on lui octroie le pouvoir… Et cela devrait servir de grande leçon.
Par Said Yassine Said Ahmed, Auvergne-Rhône-Alpes
Après, nous n’avons eu que des farces en guise d’élections : le referendum de juillet 2018, les présidentielles de mars 2019 et les législatives de janvier 2020. Des élections qui se sont achevées avec du sang et des cadavres.
Des différends « politiques » du moment, notamment de l’opposition, on aimerait bien parler d’opinions politiques qui divergent. Cependant les mots convenables sont l’arrogance et la duplicité des uns et des autres. Comment un pouvoir qui plonge la population de son pays dans une diète profonde, la force à vivre dans la soif et l’obscurité, origine des multiples maladies et d’insécurité, peut organiser des élections dans un pays à moitié mort ? La raison est unique, c’est que tout est scellé depuis les instances suprêmes, qui devraient organiser et sécuriser ces élections, et qui sont entre les mains du pouvoir en place. CENI, Cour suprême… que sais-je encore ? Suivant les déclarations du président de la CENI, au sujet des élections et du cadre de concertation, le discours n’a laissé aucun doute. Ce sont des élections en méli-mélo et à sens unique, en faveur du pouvoir en place. Et pourtant, le camp adverse est sans doute conscient du danger déjà présent depuis l’appétence de vouloir organiser à tout prix « ces élections », pire encore avant les dates prévues.
« Et pourtant, ils le savent »
D’un autre côté, on parle de diverses candidatures avec différentes formes, certains déguisés en opposition. Sans doute, comme laisse présager la politique comorienne d’aujourd’hui, l’inquiétude demeure davantage. Un niveau politique au rabais, en manque de constance et de dignité. Le débat qui alimente le cœur de « l’opposition », « ira et ira pas », et du pouvoir… résume le degré de conscience d’une génération politique stérile présente aux Comores ces derniers temps.
Les uns disent qu’une fois les élections truquées, leurs électeurs et la population descendront dans les rues, les autres font miroiter aux Comoriens que les élections sont gagnables. Comment Mouigni Baraka Said Soilihi, candidat malheureux en 2019 et parmi ceux auxquels, le pouvoir actuel a volé les élections, qui n’a pas pu faire descendre une seule personne dans la rue en cette période, peut stimuler un soulèvement populaire en 2023, au moment où les coups de fusil sont multipliés pour faire peur au peuple afin de renforcer le pouvoir en place ? Abodo Soefo, Dr Salim du Juwa… ces candidats vulnérables ne sont qu’une caution d’Assoumani Azali pour lui garantir la validation de l’accaparement du pouvoir. Telle est l’œuvre d’Ibrahim Ali Mzimba qui a consisté à rendre l’opposition plus altérable qu’elle ne l’était, sous prétexte d’un Front commun élargi. Le ralliement dès la première heure d’Assoumani Saadi à la candidature du parti Juwa, est une stratégie politique, qui est un tremplin vers son ami de longue date Assoumani Azali. Si par malice Assoumani Azali parle de deuxième tour, l’électorat de Mbadjini, notamment Nguongwe… fera le chemin vers Azali, donc un enterrement du plus grand parti du pays, le Juwa.