Expert international, il a connu entre autre Haïti et ses cyclones. Mobilisé au sein de la coordination nationale, Abdel-Kader Mohamed analyse la gestion de la tempête tropicale, qu’il trouve satisfaisant, mais perfectible. Propos recueillis depuis jeudi par BIM
Masiwa: La gestion de crise liée à des catastrophes naturelles vous connaissez, Kenneth, vous la rangez dans quel niveau?
Abdel-Kader Mohamed : En terme de dégâts, j’ai vu pire. On a eu quelque chose de moins violent, heureusement. Mais ça reste violent par rapport à notre capacité. Et 5 morts, c’est beaucoup. Il faut rappeler que notre pays n’a pas de culture de cyclone et que le dernier remonte à 1958. Donc la gestion d’une telle catastrophe demande une certaine organisation, un plan et des hommes. Le Cosep né en 2005 a évolué en ce sens et le plan de contingence a permis à toutes les parties prenantes de se familiariser avec les procédures et d’acquérir les bonnes réflexes.
Masiwa : Comment c’était l’organisation?
AKM : Il y a un plan prédéfini en de telles circonstances. C’est le plan national de contingence, qui détermine les mécanismes d’alerte, de prévention, d’intervention et de sécurisation, avec une chaîne de commandement précise. Chaque entité a assumé ses responsabilités, d’où la réactivité et la prise de mesures appropriées et des interventions rapides. Au niveau de la coordination, ça s’est bien passé.
Masiwa: Quelles étaient les priorités?
AKM: Alerter, prévenir, sécuriser et répondre aux urgences. Une phase qui dure de une à trois semaines.
Masiwa: Et était-ce le cas?
AKM: La coordination a appliqué son plan, avec l’aide de tous les partenaires du Système des Nations Unies et de la coopération bilatérale . Tous les services ont coopéré avec une mutualisation des compétences. Il ne faut surtout pas oublier que c’est une première bien gérée au niveau national. Même si tout plan est amené à évoluer. La gestion est perfectible.
Force est de constater que la population a été informée à temps et tous les services sont restés en alerte et ont intervenu quand c’était nécessaire.
Masiwa: Et maintenant ?
AKM : C’est l’évaluation des dégâts et les mesures de reconstruction. Une autre phase qui en principe dure de un à trois mois. Vous savez dans certains pays, les secours peuvent mettre un mois avant d’atteindre certaines zones sinistrées. Le rétablissement de l’électricité est une nécessité.