Le 24 mars approche. Pour prendre la température des électeurs, rien de mieux que de leur donner la parole. La méfiance est de mise, la peur aussi, autant qu’une colère manifeste chez certains et une envie de donner encore une chance au pouvoir en place pour d’autres. Par Ali Mbaé
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A deux semaines des élections présidentielles et des gouverneurs, des citoyens ne voient même pas la nécessité d’aller dans un tel rendez-vous. Certains pensent que c’est une occasion en or à ne pas manquer pour se débarrasser de ce régime et espérer choisir un nouveau dirigeant qui peut répondre aux attentes du peuple pendant que d’autres sont persuadés que seul ce pouvoir peut mener le pays vers «l’émergence». C’est en tout ce qu’on a constaté à la place du «petit port», un mini marché informel, où se vend et s’achète des poissons, des tomates, du manioc, et de débats animés.
A notre arrivée, on aperçoit un jeune d’une vingtaine d’années. Sa première réaction était de la méfiance, traduisant une peur. «Nous ne voulons pas vous voir, nous avons peur d’être emprisonnés comme nos frères», a déclaré ce jeune homme, assis sous un arbre, avant d’interdire les autres de répondre à nos questions. A quelques mètres de la mer, d’autres jeunes avec brouette aux mains, ont envie de croire aux politiques mais ont aussi plus peur : «En périodes électorales, les candidats nous promettent beaucoup de choses mais une fois élus, ils deviennent tous invisibles. Ils n’appliquent pas leur programme. Je préfère me concentrer sur mes petites activités» murmure l’un d’eux.
« A vrai dire, les candidats doivent tourner la page. Après les élections, il faudrait qu’ils avantagent les activités maritimes et agricoles au lieu de s’enrichir avec leurs familles politiques. En tout cas, moi je voterai contre Azali, en espérant que celui qui accédera au pouvoir ne fera pas comme lui: ne négligera pas les citoyens» explique ce pêcheur qui a préféré garder l’anonymat, par peur d’être empêché, par le régime en place, d’exercer son travail.
A côté, au bout de la place, on retrouve une dame qui vend des poissons et qui est surtout en colère.« Qu’il parte. On en a marre de cette dictature. Il a emprisonné fundi Sambi pour rien. Nous voulons un président qui sera juste et impartial» crie-t-elle.
Autre ton plus conciliant pour Mohamed Abdou. Même s’il ne croit pas trop à l’émergence en 2030, son bulletin est acquis à la mouvance. Et pour cause: «Mon oncle et mon grand frère sont nommés par Azali. Je ne peux que le suivre. D’ailleurs aucun autre président n’a osé parler d’émergence. Je lui donnerai la chance de continuer».
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