Hamidou Karihila a présenté certains points de son projet à la presse. Outre le retour de la tournante, la défense de la liberté d’expression, il propose une réduction du salaire du président, 40 % de femmes au gouvernement, 400 projets financés par an et surtout un secrétariat d’État chargé du Anda.
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]En tenue décontractée, T shirt, veste et casquette floquée «voter Karihila l’espoir», Hamidou Karihila a reçu la presse pour son entrée en campagne. Entouré par son staff technique, cet ancien secrétaire général du parti de l’actuel chef d’État Azali Assoumani a dévoilé certains points de son programme qu’il compte mettre en pratique une fois élu à la haute magistrature des Comores.
La réconciliation nationale reste une préoccupation majeure. Il faut «le plus vite possible» renouer avec les accords de Fomboni, qui ont assuré la stabilité de ce pays pendant 15 ans. Donc reprendre la tournante. A ses yeux, ni les anjouanais, ni les mohéliens, encore moins les grand comoriens ne sont prêts à attendre 10 à 20 ans avant d’exercer le pouvoir. Un refrain qui repris en chœur par tous les candidats de l’opposition.
Pendant une heure, cet ancien ambassadeur en Arabie saoudite a énuméré, avec un ton rassurant, ses priorités fixant des échéances pour certains projets. Comme tous les secteurs sont en souffrance, « dans les 3 premiers mois, je lancerai un appel à des experts internationaux pour évaluer la situation du pays et proposer des solutions. Une sorte de «plan mayendeleyo»». Ensuite, un deuxième trimestre avec une grande conférence internationale réunissant tous les partenaires au développement du pays et les pays amis, les investisseurs pour se départager les secteurs à investir». «6 mois plus tard, l’an I du pouvoir Karihila Baraka sera l’année de la pose de la première pierre» a-t-il annoncé.
L’ancien secrétaire d’État en charge du monde arabe a promis la création de 400 projets par an, financés par l’État à hauteur de 10 millions, à travers le RU. Pour résorber le fléau du chômage, il compte sur la création aussi de sociétés d’État capables d’embaucher du monde.
Dans son arsenal, il propose la réduction du salaire du président de 30% et de 15% pour les ministres et les directeurs généraux des sociétés publiques. Un gouvernement et des administrations publiques qui devront faire de la place aux femmes. 40% au gouvernement et sur les listes aux législatives. Les sociétés dirigées par des femmes pourront bénéficier de 10% de réduction de taxes.
Karihila a passé en revue brièvement tous les secteurs, avec des annonces pour chacun. 300 vedettes par an pour les pêcheurs, un budget en augmentation pour les fédérations sportives et des opérations de récoltes de fonds pour les cœlacanthes et une valorisation des produits locaux.
Mais la mesure la plus surprenante, est incontestablement « la création d’un secrétariat d’État, logeant aux Affaires sociales, réservé à un notable, chargé du Mila Nantsi». Le candidat justifie son choix par le rôle social et financier que joue le mila dans les communautés du pays. Une sorte de reconnaissance de cette force pas encore institutionnalisée.
Comme tous les autres candidats, la liberté d’expression est un droit fondamentale à préserver. Lui aussi compte «en concertation avec le CNPA allouer un budget de soutien aux médias.» Son responsable de communication, Ahmed Bacar précisera que les directeurs des médias publics seront recrutés par voie de concours.
L’ancien ambassadeur prône une diplomatie «active, propre» avec une direction du commerce extérieure rattachée aux affaires étrangères.
En matière de religion, il appelle à l’apaisement, dénonçant une «importation de conflit extérieur». Il propose de ce fait, le retour du Conseil des ulémas ouverts et inclusifs.
Tout cela ne « demande que de la volonté » pour se réaliser et l’accord des comoriens seuls détenteurs du choix de l’homme qu’il leur faut.[/ihc-hide-content]
Par Ali Mbaé