La branche AfriYAN Comoros de Ngazidja a entamé un virage vers la jeunesse dans les derniers jours de l’année 2022. Du 20 au 26 décembre, l’organisation a mené des activités pour la participation accrue et l’engagement de jeunes.
Le président de cette structure de la jeunesse comorienne, Anloui Said Mohamed, nous parle des différentes initiatives de l’association.
Propos recueillis par Hachim Mohamed
Masiwa – Quel bilan faites-vous des activités menées par AfriYAN Comoros à la fin de l’année 2022 ?
Anloui Said Mohamed – Nous sommes satisfaits de nos activités pour la simple et bonne raison que nous avons pu mobiliser plus de 500 personnes sur la question de la redevabilité et l’autonomie corporelle, en plus d’avoir eu l’opportunité de mettre l’accent sur la sexualité chez les jeunes et leurs droits à ce sujet.
Masiwa – Pouvez-vous estimer en nombre les jeunes qui ont participé au dialogue intergénérationnel au Centre Twamaya d’Itsandra ?
Anloui Said Mohamed – Pour le dialogue, on comptabilise 50 jeunes qui ont assisté au dialogue intergénérationnel.
Masiwa – D’où provient le financement de vos projets ?
Anlaoui Said Mohamed – Les sources de financement de nos projets parviennent de plusieurs partenaires qui nous aident aussi bien financièrement que techniquement. Nous avons l’UNFPA, le Plan national de Lutte contre le Paludisme, Direction de la Lutte contre le SIDA ou encore Aids and Rigts Alliance for Southem Africa (ARASA). Récemment, c’est l’institut AMREF qui a mis l’argent dans les journées jeunesse que nous avons organisées du 20 au 26 décembre 2022.
Masiwa – Un premier « Café Médias » a scellé le partenariat entre la branche AfriYAN Comoros de Ngazidja et la Direction de Lutte contre le Sida, allez-vous continuer à collaborer dans la même optique ?
Anlaoui Said Mohamed – Le premier « Café Médias » a fait plus que sceller notre partenariat dans la mesure où elle a consolidé nos liens. Un satisfecit d’autant plus qu’un pan de nos activités se base sur la santé en collaboration avec ce service public. Et nous comptons poursuivre sur cette même voie, inshallah.
Masiwa – Combien de jeunes ont bénéficié de la formation sur la redevabilité et l’engagement des jeunes dans la communauté ?
Anlaoui Said Mohamed – S’agissant de la formation sur la redevabilité et l’engagement des jeunes, on a eu à former 24 jeunes issus de différentes associations de Ngazidja.
Masiwa – Le Centre des Jeunes de Volo-volo dispose-t-il d’un agenda pour les formations dans l’année ?
Anloui Said Mohamed – Au niveau de nos locaux, nous organisons des formations trimestrielles sur nos activités.
Masiwa – Par votre expérience, comment pourriez-vous qualifier la jeunesse comorienne ?
Anloui Said Mohamed – En tant que président d’une association qui travaille avec des jeunes, je sens qu’il y a des potentialités, que la jeunesse comorienne est dynamique, qu’ensemble on peut aller loin et si on donne l’occasion à la jeunesse de montrer son savoir-faire, la liberté de s’exprimer, de montrer ce qu’elle vaut. On verra la différence et l’évolution de ce pays.
Masiwa – De plus en plus, nous avons une jeunesse urbaine, scolarisée et modernisée qui réclame son autonomie. Comment l’encourager à croire en ses idéaux et les faire-valoir ?
Anloui Said Mohamed- Je trouve que cette jeunesse comorienne est déjà prête à se lancer. Elle attend juste une opportunité pour marquer sa place. Elle attend qu’on lui octroie une certaine liberté et ce serait une jeunesse accomplie. J’appelle donc à prendre notre destin en main en ayant la confiance en soi, sans attendre que nos parents nous trouvent du travail.
Masiwa – À Hararé (Zimbabwe) du 25 et 29 juillet dernier, la branche d’AfrYAN Comoros de Mwali a pris part à une rencontre dans laquelle était abordée la question de la participation et du développement des jeunes dans les instances de prise de décision ? Comment cela se passe aux Comores ?
Anloui Said Mohamed – Ici aux Comores, dans tous nos combats pour la prise en compte des doléances des jeunes, nous les portons via une plateforme qui est le Conseil de la Jeunesse depuis 2017. Une structure qui nous permet d’intégrer les instances de prise de décisions et pour faire passer nos recommandations ainsi que trouver un moyen de nous faire entendre pour notre propre développement.
Masiwa – Quelles sont les perspectives pour l’An 2023 ?
Anloui Said Mohamed – Pour l’an 2023, nous reculons, pour être encore mieux en mesure d’effectuer le bond qui nous propulsera vers un avenir meilleur.
Dans la perspective d’une réforme globale, nous voulons institutionnaliser notre ONG. À n’en pas douter, l’avenir de nos jeunes à ce sujet passe essentiellement par l’affirmation vigoureuse de leur utilité économique, sociale, culturelle, écologique, etc.