Le secteur énergétique comorien est confronté, à l’heure actuelle, à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne sa gestion malgré la détermination et la volonté du gouvernement. Malgré le fait que ce dernier continue de lui apporter son soutien, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.
C’est pourquoi il est crucial, à mon sens, de prendre des mesures concrètes pour relancer ce secteur vital. Ces mesures auraient pour objet de s’attaquer à la corruption, aux conflits d’intérêts et de mettre fin aux problèmes de transparence qui minent ce secteur et qui sont préjudiciables à la croissance économique, à la performance, à la création d’emplois et surtout à l’action en faveur de la préservation de l’environnement.
Les quelques pistes suivantes me paraissent susceptibles d’améliorer la gouvernance du secteur :
1. En matière de transparence. Les acteurs du secteur doivent fournir des informations claires et détaillées sur leurs pratiques commerciales, y compris la façon dont ils gèrent les relations avec les gouvernements, les communautés locales et les parties prenantes. La réglementation en matière de transparence doit être renforcée et appliquée de manière plus systématique.
2. En matière de gouvernance. Il faudrait mettre en place urgemment des organes de réglementation indépendants. Un tel dispositif aiderait à éviter les conflits d’intérêts, à garantir l’équité, deux choses qui me paraissent essentielles. Ces organes doivent avoir pour mission prioritaire de :
– superviser toutes les activités du secteur et
– de veiller à ce que les parties prenantes respectent toute la réglementation en vigueur.
3. En matière de concurrence. L’énergie étant un secteur très stratégique, la concurrence est souvent limitée. Pour encourager l’émergence de nouveaux acteurs et stimuler la concurrence, il faudra instaurer une réglementation plus stricte en matière de propriété et de fusion des entreprises de l’énergie.
4. En matière de promotion des énergies renouvelables. Les sources d’énergie renouvelable, telles que le solaire et l’éolienne, sont de plus en plus abordables. Elles peuvent et doivent être envisagées. Pour ce faire, un dispositif d’incitations financières doit être mis en place pour encourager les entreprises et inciter à investir dans ce domaine.
5. Au niveau de la coopération internationale. La coopération internationale est essentielle quand il s’agit de maitriser la totalité des enjeux énergétiques. Les gouvernements doivent, en effet, travailler ensemble pour partager les connaissances, les expériences et les bonnes pratiques, et pour mettre en place des politiques mondiales coordonnées de promotion des énergies propres dans le but de réduire la trop grande dépendance actuelle au pétrole et aux autres énergies fossiles.
6. Pour ce qui est de l’action à mener au niveau des citoyens. Il est nécessaire de fournir une éducation de qualité sur les questions environnementales, de faire la promotion des énergies renouvelables, de communiquer et faire circuler efficacement les informations et de récompenser les comportements écoresponsables.
Au total, il me parait urgent d’agir en prenant, sans plus attendre, des mesures concrètes pour améliorer la gouvernance du secteur énergétique. Les propositions présentées ici constituent une première étape. En effet, il est nécessaire de continuer à travailler au profit de ce secteur devenu hautement stratégique pour les pays et pour que, tous ensemble, nous garantissions aux populations un avenir meilleur, une société plus juste et une terre plus propre et plus sure pour toutes et pour tous.
MOHAMED EL-HAD Abbas Fonctionnaire de l’État