Sollicité par Masiwa, le chef de la diplomatie comorienne donne quelques explications sur l’installation d’un consulat général des Comores à Laâyoune, au Sahara occidental, où ne vit aucun ressortissant comorien. Propos recueillis par Mahmoud Ibrahime
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Masiwa – A quoi sert un consulat à Laayoune, un endroit où il n’y a aucun Comorien ?
Souef Mohamed El-Amine – Les Comores se déploient pour de nouvelles ouvertures et des relations de coopération. L’Union des Comores a signé récemment des Accords avec le Brésil et l’Inde. Le pays s’approche de la Russie et vient de signer des Accords d’un partenariat rénové avec la France. Le Pays a décidé d’ouvrir en 2020 des Consulats généraux à Marseille, au Kenya et à Maurice. L’Union des Comores envisage d’établir un partenariat stratégique avec le Royaume du Maroc d’où la décision d’ouvrir une Ambassade des Comores à Rabat au courant du mois de janvier prochain. Dans la foulée, le Maroc ouvrira officiellement une Mission à Moroni, en marge de la commission mixte qui se tiendra aux Comores au mois de mars prochain.
L’Union des Comores a identifié des secteurs de coopération avec les régions sud du Maroc tels que le tourisme, la formation professionnelle, les énergies renouvelables, la pêche et l’agriculture d’où la nécessité d’une présence comorienne à Laayoune.
Masiwa – Quelle contrepartie les Comores ont-elles obtenu en étant le premier pays du monde à contrevenir à une résolution de l’ONU sur le Sahara Occidental ?
Souef Mohamed El-Amine – Il est évident qu’il n’y a aucune Résolution de l’ONU qui empêche un pays souverain d’ouvrir une mission consulaire dans une partie d’un autre pays souverain. Les Nations Unions comme la Ligue des Etats Arabes, l’Organisation de la Coopération Islamique et l’Union du Maghreb Arabe ou les pays du P5 n’ont jamais reconnu la République Arabe Sahraoui en tant qu’Etat souverain. Malgré les différentes politiques des régimes qui se sont succédés aux Comores, la position de l’Union des Comores a été toujours constante et claire au sujet de la marocanité du Sahara et des enclaves de Ceuta et Mellilia. Et pour votre gouverne, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont devancé les Comores en ouvrant des consulats honoraires à Laayoune.
Masiwa – La diplomatie comorienne a-t-elle définitivement renoncé au droit international ? Ou pense-t-elle qu’il ne s’applique que pour le cas de Mayotte ?
Souef Mohamed El-Amine – La diplomatie comorienne ne peut pas renoncer au droit international. Au contraire, elle s’y accommode. Elle s’est appuyée sur ce même droit dans son initiative d’établir des relations diplomatiques avec le Soudan du Sud.
L’ouverture du consulat des Comores à Laayoune témoigne du profond attachement du gouvernement comorien à intégrité territoriale du Royaume du Maroc. L’Union des Comores souffre encore de la question de Mayotte pour ne pas exprimer sa totale solidarité avec un pays frère et ami qui risque d’être confronté au même charcutage de son territoire.
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