Il était attendu, redouté un peu. Il est sans surprise, même si il fait mal. Les Comores dégringolent au classement mondial de la presse. En deux ans, l’Union est passée de la 44ème place au 56ème rang mondial. Certes, il y a pire. Mais avec un peu de bonne volonté, le meilleur est possible. Par BIM
A quelques jours de la journée internationale de la presse le 3 mai prochain, le classement mondial de la presse tombe mal. Comme redouté, les Comores perdent quelques points à cet indicateur international. De la 44ème place en 2017, l’Union des Comores est passée à la 49ème en 2018 et continue la dégringolade au 56ème rang en 2019 sur 180 pays.
Comme le mentionne le rapport de Reporters sans frontière concernant l’Afrique, «La liberté de l’information revêt plusieurs visages sur ce continent, où coexistent à la fois la presse foisonnante du Sénégal et le silence assourdissant des médias privés en Érythrée ou à Djibouti.» Mais il y a eu du mieux aux Comores pour atteindre la 44ème place et la place de numéro 2 au niveau de l’océan indien.
Hélas, ce bel élan semble prendre du plomb pour retomber dans les travers constatés sur le continent. « Dans l’ensemble, les médias appartenant à l’État sont encore loin d’avoir achevé leur mue et apparaissent encore trop souvent comme de simples relais de la communication ou de la propagande gouvernementale, au lieu d’offrir une véritable information de service public, libre, indépendante et représentative de la pluralité des opinions» souligne le rapport.
En Union des Comores «Des atteintes à la liberté de la presse en hausse» peut-on lire en titre.
Pourtant «La liberté de la presse est garantie par la Constitution de 2001, révisée en 2018, mais l’autocensure est une pratique courante chez les journalistes comoriens en raison de lourdes peines punissant la diffamation. Les journalistes souffrent principalement d’un manque cruel de ressources et de formation, et peinent à se structurer». Et de revenir sur «une recrudescence inhabituelle d’exactions commises contre les journalistes dans un État qui, en matière de liberté de la presse, faisait jusque-là plutôt figure de bon élève dans la région».
A noter que ce rapport n’a pas pris en compte encore les faits déroulés depuis 6 mois. Pourtant, la chute est vertigineuse: 56ème au Classement mondial de la liberté de la presse 2019, soit -7 points.
Une situation qui n’est pas irrémédiable. Il suffit de le vouloir pour que de nouveau les Comores puissent retrouver un peu de hauteur dans ce classement mondial. Il en va de l’intérêt de tous les acteurs.
Année Classement
2018 49 / 180
2017 44 / 180
2016 50 / 180
2015 50 / 180
2014 53 / 180
2013 51 / 180