A quelques jours du second tour des élections gubernatoriales, Ali Mliva Youssouf fait le point d’un «processus lancé depuis les Assises, avec comme finalité les élections anticipées de mars et avril», auquel l’alliance se serait préparée à «les gagner». La mission presque «accomplie», il félicite tous ceux qui y ont contribué et appelle à «faire de ce nouveau mandat, la rampe de lancement de l’émergence derrière le chef de l’État», parce que «nous n’avons pas droit à l’erreur». Il commente aussi toute l’actualité. Par BIM
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Le «processus lancé depuis les Assises, avec comme finalité les élections anticipées de mars et avril», c’est l’angle choisi par le secrétaire général de la Mouvance présidentielle lors d’un exercice peu usuel qu’est l’entretien libre. Il a rajouté une autre spécificité, l’invitation de la presse écrite uniquement, hier au siège de l’alliance pour partager son regard sur les élections anticipées et passer en revue l’actualité.
C’est un secrétaire général détendu, seul qui esquisse, à défaut d’un bilan de son exercice, une analyse du «processus» qui s’achève avec les élections de dimanche. Par là il faut comprendre, les «Assises Nationales, le référendum et les élections anticipées». Car selon Mliva, ils forment un tout et ce depuis le départ. Un avantage certain, un atout dans la manche de l’Alliance qu’aucun des candidats de l’opposition ne voulait croire et ne s’y est préparé vraiment. Martèle-il.
Une assertion qui revient comme leitmotive pour expliquer « la défaite » des 12. Contrairement à la mouvance qui a pris le temps de structurer et de s’organiser en conséquence , parce qu’au fait de l’agenda d’Azali, « l’opposition ne s’est pas préparée pour gagner les élections ». Il occulte les fraudes dénoncées et s’attelle à démontrer les défaillances de ses adversaires. Quand l’opposition dénonce « le hold-up électoral et affirme qu’il y a eu « interruption des élections », il rétorque qu’ « il suffit de juxtaposer les faits pour se rendre compte de la malhonnêteté intellectuelle, surtout de la part de Larifou, sur TV5. Les élections ont bien démarré à 8H00. Tous les candidats ont voté. Arrivé à 16H00, ils ont décidé de casser les urnes quand ils ont constaté qu’ils allaient être battus ».
Et lorsque le candidat au gouvernorat Aboudou Soefou ose partager ses craintes de fraudes massives en faveur de la candidate de la mouvance, la réplique est aussi cinglante : « Je regrette que notre adversaire au lieu de se ficaliser sur sa campagne profère des allégations de tricheries. Il reproduit la même chose que les 12 candidats à la présidence ».
Le rapport de la mission d’observation de la commission de l’union africaine déclarant être incapable de se prononcer sur « la transparence et la crédibilité des élections » n’a pas de prise sur le secrétaire général. Ce qui importe c’est d’avoir réussi à qualifier deux candidats sur quatre dès le premier tour et d’espérer un grand chelem avec les deux autres admissibles au second tour. Des résultats qu’il met sur le compte d’une adhésion de la population comorienne à « des projets structurants » répondant aux «besoins des comoriens ». D’où l’obligation de «faire de ce nouveau mandat, la rampe de lancement de l’émergence derrière le chef de l’État» parce que « nous n’avons pas droit à l’erreur».
Surtout, il ne faut pas lui parler de responsabilité partagée dans la crise post-électorale. «Ceux qui ont pris l’initiative de semer les troubles n’ont qu’ à assumer cette responsabilité, comme ceux qui ont attaqué Kandani ». Et le coupable est tout désigné sans aucune forme de procès. «Le CNT est une organisation hors la loi et criminelle ».
Quant à la diaspora, il lui reconnaît une place importante tout en limitant le domaine d’intervention. «J’ai beaucoup de respect pour la diaspora comorienne, une structure indispensable et qui joue un rôle économique important. Néanmoins, le rôle primordial de la diaspora est d’aider le pays à se développer en finançant les projets. Mais certaines personnes s’adonnent à la désinformation, et sèment de la haine. Si certains veulent participer aux débats politiques, il faut qu’ils rentrent à Moroni pour partager le quotidien avec la population et s’engager résolument dans l’action politique ». Ainsi, il reprend le fameux refrain « rentre ou la ferme ».
Sur la proposition de loi d’amnistie, il pose un préalable : la reconnaissance des statuts actuels. « Ils ne sont pas en prison pour rien. Il faut l’accepter. Ils ne sont pas des prisonniers politiques. Un prisonnier politique auteur de déstabilisation, de crimes, de coup d’État, c’est un déni de réalité. » Et il ajoute: « Il y a eu un procès et des condamnations, l’appel à la clémence est tout à fait normal.»
Quant à l’appétence à utiliser les réseaux sociaux, au départ honnis, pour tenter de prouver l’authenticité de documents ou discréditer des personnes, il déplore la démarche et réitère que pour lui, la proclamation des résultats par les organismes chargés des élections suffit pour valider le processus électoral.
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