Plus qu’un seul traitement de masse et les Comores entreront dans le club fermé des pays africains ayant éradiqué la filariose lymphatique et réduit la morbidité des parasitoses intestinales. Plus de 200 millions kmf, 2 340 000 comprimés (Albendazole), 468 000 doses antiparasitaires de Notezine, 1400 distributeurs et un comité technique sont mobilisés par le Ministère de la santé en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour cette dernière campagne. Mais sa réussite dépend de l’adhésion de la population.
L’enjeu de santé publique est de taille et le résultat presque certain, à une seule condition ; la mobilisation de toute la population pour participer activement à ce dernier passage du traitement de masse contre la filariose lymphatique et les parasitoses intestinales. 18 ans que la lutte continue contre ces maladies, qui en ce qui concerne la filariose lymphatique « cause des souffrances et des incapacités aux personnes atteintes de lymphoèdèmes qui peuvent parfois nécessiter des interventions chirurgicales pour les hommes affligés d’une hydrocèle » explique Ahamada Msa Mliva, au nom de Diarra Abdoulaye, Représentant par intérim de l’OMS. S’agissant des parasitoses intestinales 70% des enfants en sont atteintes.
D’un taux de prévalence à 14%, suite à la mise en œuvre de la lutte contre la filariose en 2001 à Fomboni, il est tombé à 4%, puis à 0,4% en 2007 avant de remonter à 3% en 2012. Anjouan et puis Mohéli dans une moindre mesure comptent le plus de cas.
Dans le lot du club fermé des pays africains identifiés comme « capables d’éliminer la filariose » en 2020, «le Groupe Régional pour la Revue des Programmes (RPRG) a recommandé à l’Union des Comores, deux passages de campagne de distribution de masse de médicaments » précise Mliva. Le premier ayant eu lieu en 2017, il ne reste que le dernier prévu du 14 au 24 janvier à Anjouan, puis à Mohéli du 29 janvier au 8 février et du 12 au 23 Février à Ngazidja déclare Dr Chamsoudine.
Un comité technique supervise les opérations et veille à éviter les écueils des précédentes campagnes. Ainsi, le recours à des distributeurs locaux, indique Dr Nassur de l’OMS, est un atout considérable. 600 personnes seront mobilisées à Anjouan, 700 à Ngazidja et 100 à Mohéli, un nombre en augmentation. Par ailleurs, l’inclusion de toutes les composantes de la société ; élus locaux, ulémas, presse et autres composantes de la société civile a été prise en compte soutient Dr Chamsoudine. Et Dr Tadjidine précise que la prise en charge des 0,1% des effets secondaires est aussi prévue. Des dispositifs qui contribuent à s’assurer de la réussite du programme.
Une réussite qui « dépend fortement de la mobilisation de la population » déclare la ministre de la santé, Fatma Rashid. D’où l’appel aux médias pour s’impliquer encore plus dans la phase de sensibilisation et d’information, même si une « journée sera spécialement dédiée au lancement de la campagne de traitement de masse» confie-t-elle.
Car pour cette dernière, la couverture thérapeutique doit être totale, pour l’efficience du traitement. En 2017, l’indicateur faisait état de 65% de la population ayant pris les médicaments. Le ministère vise plus cette fois-ci. Et non seulement c’est possible, mais c’est aussi nécessaire.
Toute la population est concernée par cette prise de médicaments, à quelques exceptions près. Il s’agit des femmes enceintes et des malades avec des contre indications.
En tout, Plus de 200 millions kmf, 2 340 000 comprimés (Albendazole), 468 000 doses antiparasitaires de Notezine, 1400 distributeurs et un comité technique sont mobilisés pour cette campagne. Et samedi dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a remis les médicaments à la Ministre de la santé, lors d’une brève cérémonie. Dans le lot, il y a eu aussi, « 109 800 comprimés de Coartem, soit le traitement nécessaire de 5272 personnes toutes catégories confondues pour parer à une éventuelle rupture de stock de ce médicament » contre le paludisme.
Par BAKARI Idjabou Mboreha