Le « rêve d’eau » est devenu réalité pour les habitants de Djomani et 4 autres quartiers limitrophes qui sont en liesse depuis que les tuyaux glougloutent. L’eau coule à flots après la pose de canalisations et l’ouverture de vannes. Elle est arrivée au bon moment pour les populations de ces quartiers de la capitale en ce mois bénit de ramadan. Par Hachim Mohamed
Après des années d’épreuves, les habitants de Djomani et de quatre autres quartiers limitrophes ont maintenant le sourire, car depuis le 16 avril la mise en service des installations du réseau d’adduction et de distribution d’eau (aqueducs et fontaines) dans les maisons est effective.
« Au départ, la direction technique devra inventorier et évaluer quel est le nombre de résidences munies de tuyaux de plomb et de compteurs et dont les robinets sont restés à sec pendant des années nonobstant qu’elles sont abonnées à la Sonede en plus des nouveaux clients qui veulent se connecter au réseau d’aquaduc. Et pour marquer le coup au moment e l’inauguration des nouvelles installations, 50 bidons d’eau seront vendus à 500 fC», a déclaré le Directeur Général de la Sonede, Goulam Soundi, acclamé par l’assistance venue nombreuse lors de cette cérémonie.
80.000 FC pour se connecter
Si dans la tête des habitants de Djomani et des quatre autres quartiers limitrophes l’heure est au remplacement des joints, clapets, presse-étoupes des robinets et divers dispositifs nécessaires à la bonne exécution de toute installation, le prix de raccordement au réseau d’adduction qui est fixé à 80000Fc n’arrange pas les nouveaux clients de la Sonede dont la plupart sont pauvres.
« Ce que nous attendons du service, est qu’il trouve dans les meilleurs délais la solution pour ramener l’abonnement à hauteur du pouvoir d’achat des gens de nos quartiers. », a sollicité l’ex-Rédacteur en Chef de l’ORTC, Abdallah Soilihi Moina, coordinateur du projet à Madjidjuwu.
« Pour ces nouveaux clients, nous allons voir avec la direction commerciale comment on peut proposer un prix forfaitaire pour une période qui reste à déterminer », a-t-il fait savoir.
« Dans un pays où l’eau n’est pas facilement accessible et où il faut aller la chercher à une seule source faute d’autres forages, la prise en compte de ces attentes passe d’abord par un meilleur entretien de nouvelles installations de la part des habitants et une réparation plus attentive des réseaux d’adduction et de distribution d’eau potable », a insisté Goulam Soundi. qui portait ostensiblement un collier de « fleurs d’or » autour du cou.
Avec une « disette » d’eau qui a sévi pendant 15 ans dans Djomani et autres quartiers limitrophes, force est de constater que la plomberie de la plupart des maisons est en très mauvais état n’ayant pas été desservie en eau.
S’agissant de cet ensemble de moyens qui permettent le raccordement d’un abonné à un réseau public de distribution d’eau, les habitants de résidences qui présentement sont dotées de compteurs d’eau et qui souhaitent se raccorder par un nouveau branchement ou un branchement existant qui va être réutilisé peuvent les conserver mas via un mode de facturation qui n’a pas souri à plus d’un dans les quartiers.
« Les maisons qui disposaient de compteurs de la Sonede, mais n’ont pas été desservies en eau courante à cause de la longue pénurie étaient tenues de se mettre à jour en payant chacune 500 FC par compteur et par mois. En ce qui me concerne, j’ai sorti de ma poche 80000 FC pour éviter de me faire débrancher du réseau d’adduction. Quid pour nos compatriotes qui n’ont pas les moyens ? », a demandé Salim Fardine qui est un membre actif du comité pour la défense du projet.
La mise aux normes des installations
Une fois encore, dans ces quartiers où le délabrement du système d’adduction et de distribution d’eau va nécessiter la mise aux normes des installations de plomberie et où les habitations n’ont toujours pas d’installations d’assainissement appropriées, le Directeur Général de la Sonede a encore lancé un pavé au cou des habitants pauvres qui s’approvisionnent en eau potable aux fontaines publiques.
« Les bornes-fontaines perturbent la fourniture, l’alimentation en eau dans les maisons. J’estime que pour un service de qualité de nos abonnés, nous devons les enlever », a-t-il suggéré.
Au-delà des frictions que la mise en service des nouvelles installations suscitées entre la Sonede et la population. Selon Abdallah Soilihi Moina, le projet d’aqueduc ne se pose pas pour les acteurs à de simples tuyaux qui glougloutent et l’eau qui coule maintenant à flots après la pose de canalisations et l’ouverture de vannes.
« A mon sens, le problème d’eau dans nos quartiers a permis de favoriser entre nous la cohésion, la solidarité et le sens d’entraide, du bien commun. Voilà une occasion idéale pour une meilleure connaissance de l’autre, un contrôle social plus serré, mais aussi une tolérance plus grande aussi. »
Outre le volet social et technique de ce projet d’adduction et distribution d’eau, il y avait en ce vendredi d’inauguration une possibilité de constater de visu dans la maison d’une famille, la plomberie qui permet le raccordement d’un abonné qui est resté en bon état.
« Nous avons un robinet dans la cour, un dans la cuisine et un autre aux toilettes. Quand vous ouvrez cette poignée commandant ce dispositif, l’eau coule en force. Tellement il y a une forte pression dans les tuyaux. », a soutenu Mama Halima qui souriait.
Un important travail d’inventaire a été demandé au comité des quartiers pour recenser tous les compteurs et les habitations qui veulent adresser une demande d’établissement de branchement.
« Nous organisons trop de réunions pour essayer d’établie la liste de ces nouveaux clients de la Sonede. Et ce n’est pas évident pour les ménages qui sont incapables d’assumer les nouveaux tarifs. Vous savez un tuyau de plomberie d’un mètre coûte 800Fc. Plus le raccordement se fait loin du logement, plus ça va couter cher. Vous avez vu ! », a expliqué le coordonnateur de Djomani Salim Fardine qui veut tourner la « page eau » et passer à autre chose.