Faïza Soulé Youssouf a retrouvé son poste de journaliste à Alwatwan, le journal de l’État. On avait du mal à comprendre son licenciement par le Directeur Maoulida Mbaé, on ne comprend toujours pas comment elle est réintégrée.
Échaudée par la décision de l’ancien directeur, Ahmed Ali Amir, qui a décidé de quitter le journalisme et devenir communicant du chef de l’État, Azali Assoumani, l’opinion publique, à travers les réseaux sociaux s’est montrée particulièrement injuste à l’égard Faïza Soulé Youssouf. Son retour à Alwatwan a révélé bien des fantasmes. Les uns l’ont vu en train de s’excuser auprès d’Azali, on se demande pour quelle raison. D’autres pensent qu’elle ne pouvait pas revenir dans le journal de l’État sans avoir donné des gages au gouvernement et que par conséquent le ton de ses articles va changer.
En réalité, dès son éviction illégale du journal pour lequel elle n’a cessé de nous dire qu’elle aimait y travailler, Faïza Soulé Youssouf a proclamé partout qu’elle voulait y retourner. Elle a posé momentanément son ordinateur sur un coin de table dans la rédaction de la Gazette (comme lors de sa première éviction d’Alwatwan), mais elle continuait à se battre pour revenir à Alwatwan. Elle a donc pu croire qu’à l’annonce de son retour, l’opinion, qui a souvent salué son combat pour les libertés individuelles et pour la démocratie, allait se réjouir avec elle. Mais, entre temps, la colère contre le gouvernement s’est accrue et la décision du retour dans Alwatwan étant attribuée au chef d’État, elle a fait face à de nombreuses critiques, pour la plupart injustes et injustifiées.
Chez Masiwa, nous continuons à louer le talent et le courage de cette femme et nous estimons que son retour au sein d’Alwatwan est une victoire pour ceux qui luttent pour la démocratie et l’État de droit.
Mahmoud Ibrahime