Mardi 9 juillet, vers 20 heures, le bateau An’nadiata sombré aux alentours de Chisiwani (Anjouan) en voulant rallier l’île de Mohéli. Mahmoud Ibrahime
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Heureusement, aucune perte humaine n’est à enregistrer bien qu’on pointe du doigt les défaillances des secours, encore une fois, dans ce genre d’accident. Des kwasa-kwasa ont pu porter secours aux passagers à bord du bateau. Il n’eut donc que des pertes matérielles, assez importantes du reste.
En effet, selon le témoignage d’une source qui tient à rester anonyme, il y avait à son bord l’équivalent d’un conteneur de 40 pieds de volaille(mabawa), un conteneur de 20 pieds de farine, 1/2 conteneur d’huile de cuisine (bidons de 20 litres), une dizaine de congélateurs haut de gamme…
A Anjouan, les badauds pointent du doigt les négligences et notamment l’absence de moteur à pompe à bord du bateau. Mais, le commandant de bord affirme qu’il y avait bien un moteur à pompe mais qu’il était inutilisable du fait que sur le trajet les tuyaux d’évacuation auraient bouché.
Il y aurait aussi eu négligence du côté des secours puisque le commandant affirme avoir lancé l’appel de détresse vers 17 heures et que ce n’est que vers 20 heures lorsqu’il a décidé d’abandonner le navire avec les six membres d’équipage et les trois passagers qu’ils ont croisé sur le chemin vers Mutsamudu la gendarmerie.
Pour le moment, peu de détails ont été fournis sur les causes exacts du naufrage. Toutefois, nous avons appris qu’au milieu de son itinéraire le bateau a commencé à prendre de l’eau. Le commandant a alors jugé nécessaire de faire demi-tour. Mais, vers l’îlot Chisiwani, le An’nadjat, très connu des navigateurs comoriens a sombré. Il vient de partir en emportant avec lui le savoir-faire des fundi comoriens, concepteurs de bateaux en bois. Il était le dernier de son genre, fabriqué aux Comores et qui naviguait encore dans les eaux territoriales comoriennes. C’est donc une partie de l’histoire de la navigation aux Comores qui a sombré mardi avec le An’nadiat.
Pour des raisons environnementales et de rentabilité, les patrons-armateurs ont cessées d’investir sur des bateaux en bois, jugés trop consommateurs en arbre et également difficiles à entretenir. L’histoire des shitrima en bois a pris fin avec le An’nadjat, presque dans l’anonymat complet puisque personne n’en parle au-delà de Mutsamudu.
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