Les éléments de langage sont affinés et la stratégie bien affûtée. La mouvance savoure sa victoire après «une campagne sans outrance et sans haine» et «inspirée du programme» et du bilan de son candidat. Elle accuse le Comité National de Transition d’«organisation criminelle» contre laquelle il faut «mettre un terme» à son existence. Par BIM
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Toutes les figures de proue ou presque de l’Alliance pour la Mouvance Présidentielle ont pris part à la conférence de presse d’après jeudi noir, samedi au Retaj. Le directeur de campagne du candidat Azali Assoumani, Houmed Msaidié, très en verve, a déroulé les éléments de langage affinés, respectant une stratégie bien affûtée, en revenant sur la crise post-électorale.
Ainsi il a mis en exergue «l’esprit civique» de la population comorienne «pour son refus de plonger le pays dans le chaos» et désigné par la même occasion les coupables. «Les candidats à l’élection présidentielle qui ont tenté d’entraver le processus électoral par la violence».
Le storytelling est impeccable. «Les forces politiques qui soutiennent (les candidats de la mouvance) ont mené une campagne sans outrance et sans haine, qui s’est inspirée du programme du candidat et des réalisations de son gouvernement au cours de ces 30 derniers mois». Le doublé dès le 1er tour, Azali et Anissi, l’Alliance l’explique par «l’espoir et le réel engouement suscités par la personne et la vision du Président Azali» qui ont permis de «mobiliser nos militants et sympathisants». D’autant qu’elle « a rencontré partout l’enthousiasme des masses, composée chaque fois d’une large majorité de femmes et de jeunes, dans ses tournées et ses meetings à travers le pays.» D’où ces «résultats plus que satisfaisants» et «le score réalisé par le candidat Azali Assoumani (qui) n’a rien d’étonnant» a martelé Houmed Msaidié.
Si la mouvance aurait tout fait pour gagner les élections, «le harakiri collectif» des candidats de l’opposition, avec «les actes d’auto sabordage, (…) circonscrits pour l’essentiel dans leurs villes et villages d’origine, ont abouti à la casse des urnes dans les bureaux de vote dans une totale incompréhension du peuple…».
La charge va crescendo avec l’accusation formelle: «ces postures comme l’aventure délirante du Colonel SOILIHI et de ses acolytes ont induit es événements dramatiques du 28 mars au cours desquels on déplore 3 morts et 2 blessés». Des morts et blessés pour lesquels, la mouvance adresse «condoléances aux familles endeuillées» et «vœux de prompts rétablissements».
L’attaque a été précise par la suite. Il s’agit d’ « un groupe d’individus qui remet en cause l’ordre républicain et la démocratie ». La cible n’est autre que le Comité National de Transition désigné comme responsable du jeudi noir. «Les actes criminels du 28 mars synchronisés avec l’attaque de l’Ambassade des Comores à Paris, la publication des communiqués d’un pseudo Conseil National de Transition (CNT) et l’évasion organisée d’un officier lourdement condamné pour atteinte à la sûreté de l’État qui s’est livré à l’attaque du camp militaire de Kandani, traduisant l’opérationnalisation du complot ourdi depuis la tenue des assises nationales.»
Par conséquent, «l’Amp demande aux autorités compétentes de prendre les mesures nécessaires afin de mettre un terme à l’existence de cette organisation criminelle» a déclaré Msaidié.
Le dialogue inclusif requis par la Commission de l’union Africaine, pour la mouvance, ne peut impliquer «ceux qui s’opposent à l’ordre républicain. Et les 12 (candidats) ont toujours fui au moment de conclure, depuis les assises jusqu’aujourd’hui, et adopté une attitude conséquente de déstabiliser le pays» a-t-il affirmé.
Campagnard n’a pas été épargné. Bien au contraire: «La lettre à ses frères d’arme, c’est une incitation à rébellion. Quand il s’autoproclame président du conseil national de transition avec 2 %, quelle base politique ? La concomitance des événements du 28 mars».
Pour la fête à Mutsamudu, pendant que des balles sifflaient à Kandani, la réponse a été : « Le président a présenté ses condoléances à Mitsamihouli. Il était sur le territoire national. On condamne cet acte».
La mouvance a constaté l’absence de recours devant les juridictions compétentes. Quand on demande comment introduire un recours sans procès-verbaux, elle rejette la responsabilité aux candidats qui ont donné l’ordre de saccage des urnes. Sauf que toutes les urnes ne l’ont pas été et qu’un candidat comme Mohamed Abbas Elhad est en quête des procès-verbaux.
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