Les journalistes comoriens ont aussi célébré la journée mondiale de la presse. Ils ont demandé la libération de Agwa et Oubeidillah en signe d’apaisement et plaidé pour le respect de la liberté d’informer, gage d’un retour à un meilleur classement de la presse au niveau international. Par BIM
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Une trentaine de journaliste et quelques amis de la presse ont battu le pavé de Karthala, au sud de Moroni, jusqu’à la place de l’indépendance, sécurisés par les forces de l’ordre, vendredi pour communier avec le reste du monde à l’occasion de la journée mondiale de la presse.
Brandissant plusieurs affiches dénonçant les multiples atteintes aux médias, à la liberté d’expression qui ont débouché à un psychose, deux banderoles attiraient plus l’attention. «Non aux intimidations, aux confiscations des journaux et à l’autocensure,» et «journaliste censurée, démocratie bafouée».
Des réalités qui fragilisent encore plus une profession précarisée et soumise à des incessantes intimidations des autorités.
Des préoccupations locales qui ont primé sur le thème retenu cette année au niveau international. D’ailleurs Ahmed Ali Amir, dans la déclaration commune en comorien a contextualisé la situation.
« Avec l’ensemble des journalistes du monde entier, nous célébrons la journée mondiale de la presse. Aujourd’hui, les journalistes font généralement le point sur l’évolution de la profession et son exercice. Mais nous ne pouvons pas la célébrer, sans la présence de nos deux confrères qui sont en prison. » Pour éviter tout procès d’intention, il a précisé : « Nous ne prétendons pas être infaillibles et exemptes de toute reproche. Néanmoins, il y a une loi et surtout un Conseil (le CNPA) qui doivent juger nos actes de tous les jours ». D’autant que « nous avons lutté pendant 20 ans pour imposer la mise en place d’un organisme régulateur seul habilité à prononcer des sanctions contre les médias et les journalistes ». C’est pourquoi « Nous ne pouvons pas tolérer qu’après 20 ans d’efforts, nous revenions vers le temps des mercenaires. »
L’ancien directeur général d’Al-Watwan a aussi expliqué que « Les journalistes ne sont pas des acteurs politiques » contrairement aux insinuations de certains détracteurs, « mais diffusent des informations ». Parler d’un fait n’est pas synonyme d’en être responsable ou complice. Il a cité le cas de la création du CNT et la diffusion de l’information par les journaux. Assimiler les journalistes à des politiques, c’est condamner certains à l’exil, renforcer l’autocensure et vider de toute substance les quotidiens. Par conséquent, les autorités seraient mieux inspirés d’abord en libérant les deux confrères en prison, ; à savoir Abdallah Abdou Hassan, alias Agwa et Oubeidillah Mchangama et de faciliter l’exercice du devoir d’informer.
Enfin il a rappelé qu’ « Apres des années de travail, les Comores ont occupé le 40 rang dans le classement mondial de la presse, le 6ème au niveau du continent africain et le 1er dans la sous région de l’océan indien, avant de retomber à la 57ème place actuellement. » Cependant, « nous pouvons remonter à la 30ème, puis 20 jusqu’à parvenir à se hisser au niveau de la Suède et de la Norvège qui incarnent l’excellence dans ce domaine » pour peu que le respect de la loi soit effectif et les intimidations abandonnées.
Binti Mhadjou a lu la déclaration commune en français détaillant davantage les atteintes subies par la profession et les médias et présentant des propositions vers une professionnalisation efficiente et un métier moins préc
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