Les effets de Kenneth se ressentent au marché. Les prix augmentent. Surtout pour les produits agricoles et le poisson. Le contrôle des prix promis ne se fait pas. Acheteurs et vendeurs, chacun campe sur sa position. Par Ali Mbaé
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L’après Kenneth au Nord de la grande comores pendant ce mois sacré du ramadan est délicat. Plus de “89%” des produits agricoles, ou plutôt des exploitations agricoles sont ravagés. c’est le calvaire. Les prix ont grimpé pour le peu qui reste. Pour qu’un couple avec deux enfants puissent rompre le jeûne à 18h, il faut débourser en moyenne plus de 10000 kmf par jour alors que les mois impayés s’accumulent et surtout avec des salaires peu élevés.
Dans le marché principal de la région de Mitsamihouli, les clients crient à la flambée des produits de première nécessité. Les vendeurs et vendeuses proposent un régime de 5 bananes au prix de 500 kmf. 3 maniocs vendus au même tarif que les bananes. Le prix du poisson a quasiment doublé. Le ton a atteint les 2500kmf, d’autres espèces coûtent plus de 3000kmf.
Une situation qui divise l’opinion. Une chose est sûre, les prix sont revus à la hausse mais acheteurs et vendeurs donnent ses raisons. ” C’est incroyable. Je fais le tour de ce marché. je n’ai rien pu acheter. C’est plus cher que mon salaire. Je suis payé 80000 kmf par mois. comment puis-je nourrir mes enfants chaque jour avec ce genre de prix. Ils ( les vendeurs ) profitent du passage de Kenneth et l’absence des forces de l’ordre en permanence pour nous imposer ces prix ” s’insurge un administrateur public, père de famille. Une autre acheteuse avance une autre raison et pointe du doigt les autorités nationales :” Celles qui nous vendent les produits ne sont pas des agriculteurs. Ils achètent à bas prix et les revendent plus chère. On leur vend un régime de banane de 9 à 500kmf mais au marché, on se retrouve avec 5 bananes à ce prix d’achat. Je pense que la présence des autorités changerait ces bêtises. C’est inacceptable qu’avec 5000kmf, je n’arrive pas à faire des courses”, explique une cliente, mama Said.
Mais bien sûr ces avis ne sont pas partagés par les vendeurs : ” Nous ne vendons pas très chère. Regarder les prix des autres produits. Nous travaillons pour pouvoir vivre. Ça nous revient chère. Nous devons faire des bénéfices comme tout autre petit ou grand commerçant. Vous ne voyez que nos produits. L’État ne peut pas nous imposer des prix, alors qu’il a reçu des aides après Kenneth, nous n’avons reçu aucun soutien. Quand l’État avait besoin des recettes pour soi-disant construire le pays, il a revu les taxes douanières à la hausse sans nous consulter ” tranche un vendeur de poisson assis sur bidon.
Il est vrai que loin de la capitale des Comores, Moroni, les forces de l’ordre sont quasi absentes. Le contrôle des prix ne se fait pas alors. Et quand bien même, il se faisait, les revendeurs ont le droit de se faire un peu de marge. Les opérations des marchés temporaires à des prix réduits lancées dernièrement devraient au moins concerner aussi les régions.
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