Ces dernières années la diplomatie comorienne ressemble à un bateau ivre ou sans pilote. Quels sont ses objectifs ? Quelle est sa philosophie ? Nul ne saurait vraiment le dire.
La grande majorité des Comoriens s’étaient étonnés de la rupture des relations diplomatiques avec l’Iran (janvier 2016), puis avec le Qatar (juin 2017) à la demande de l’Arabie Saoudite (depuis, ce dernier a changé d’avis et s’est réconcilié avec le Qatar). En août 2018, c’est encore pour l’Arabie Saoudite que les Comores sont tout près de rompre leurs relations avec le Canada qui avait osé demander l’arrêt des arrestations de démocrates à Riyad. En janvier 2019, le monde entier a été choqué par les propos du chef de l’État comorien qui a banalisé le meurtre et le découpage du journaliste Jamal Khashoggi à l’Ambassade d’Arabie en Turquie. En juillet 2019, sur un document officiel, les Comores acceptent de recevoir de nouveau les expulsés de Mayotte contre 150 millions d’euros. En septembre 2019, un diplomate comorien, l’Ambassadeur Sultan Chouzour appose sa signature et celle de l’État comorien sur une pétition soutenant la Chine qui a mis en place des camps de « rééducation » pour les musulmans chinois.
Les exemples des déviations de la diplomatie comorienne sont légion et donnent l’impression qu’il n’y a plus ni moral ni loi (nationale ou internationale) qui tienne.
Et voilà qu’en cette fin d’année, les Comores ouvrent un consulat général dans une ville située au Sahara occidental, avec l’accord du Maroc et malgré la résolution 3458 de l’ONU qui demande un référendum d’autodétermination dans ce territoire.
Cette fois, on peut se demander si la diplomatie comorienne ne tient plus compte des résolutions de l’ONU et si dans cette logique, elle peut encore demander l’application des résolutions de l’ONU sur Mayotte.
Mahmoud Ibrahime