Les Comoriens sont appelés de nouveau aux urnes le 19 janvier prochain pour les élections des représentants de la nation. Le chef de l’État, main à main avec la Commission électorale nationale Indépendante (CENI) ne recule pas et ne cède pas aux conditions posées par l’opposition pour leur participation. Sur 94 dossiers déposés, un seul a été refusé par les arbitres de vote. Faute de la présentation d’un extrait de naissance français et d’une carte nationale expirée. Il s’agit de Madjid Mohamed Chakir, un candidat indépendant à Domoni (Anjouan). En tout cas, l’opposition a tenu sa promesse. Elle n’a présenté aucun candidat. Le match se jouera donc entre une seule équipe. Peut-être l’équipe A, l’équipe B et des joueurs de CF4. Par Ali Mbae
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En attendant la liste définitive, on enregistre 2 retraits
Quelques jours après la publication des listes des candidats aux prochaines législatives et en attendant le verdict [liste définitive] de la Cour suprême surnommée ” courou courou “, deux candidats se sont retirés de la course. Chacun présente un argumentaire différent. Le premier est Moursoid, un candidat indépendant à Anjouan, région de Bambao Mtsanga. Il déclare qu’il ne fait pas confiance et ne croit pas à la transparence des échéances : « Je retire ma candidature aux législatives puisque toutes les conditions ne sont pas réunies “, a-t-il posté sur son mur du réseau social Facebook jeudi dernier. Le deuxième n’est pas aussi surprenant. En football, on peut faire les changements possibles dans les matchs amicaux. Il s’agit de Baraka Anli. Celle-ci n’a pas caché ses motivations même si son argumentation étonne : « Je me retire pour aider ceux qui ont des bonnes visions », a-t-elle déclaré. Pourtant elle avait enchaîné les déclarations et avait même commencé à revendiquer une place de la femme au sein de la société comorienne. On croyait avoir affaire à une féministe incontournable. Mais, elle a décidé de s’allier à l’ancien vice-président d’Anjouan, Moustadrane Abdou pour conquérir la région de Sima. Un homme qui, selon elle, a des « bonnes visions ». Elle n’est plus candidate. Elle s’est sacrifiée pour le surnommé Mousta, le ministre premier du gouvernement.
Quatre circonscriptions ne voteront que le 19 janvier.
L’article 6 de l’ordonnance N°19-002 relative aux élections des représentants de la nation prescrit que : “Les députés à l’Assemblée nationale sont élus au suffrage universel direct dans le cadre d’un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. » En lisant la liste des candidatures autorisées provisoirement, l’on se rend compte que quatre circonscriptions pourraient connaître leurs représentants dès le 19 janvier, jour de l’élection. C’est le cas de la quatrième circonscription, Mledjele où deux candidats issus de la mouvance présidentielle joueront un match amical. Anfani Hamada, un membre de la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC) principal parti du pouvoir et Achafiou Abdallah issu du parti RADHI du ministre de l’Économie Houmedi Msaidié. Dans la 5e circonscription, c’est la même situation. Avec le retrait de Mme Baraka Anli, le ministre premier Moustadrane Abdou n’aura face à lui qu’un seul candidat dans la région de Sima. À la Grande-Comore deux autres circonscriptions n’ont présenté bizarrement que deux candidatures. À commencer par la 17e circonscription où l’actuel vice-président de l’Assemblée nationale, Maoulana Charif et le conseiller diplomatique du chef de l’Etat Djae Ahamada Chanfi mènent une guerre froide et ont voulu se présenter. Mais, aucun de deux n’a eu l’accord de leur chef même si Djae a joué un grand coup de dernière seconde en présentant un membre de son parti, El-Anrifi Mohamed [RDC, côté Djae ] qui rivalisera avec le secrétaire général adjoint du gouvernement issu de la CRC, Zoueir Mohamed Ahamada. Pour la petite histoire, conscient qu’il ne bénéficiera pas du soutien du chef de l’Etat, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale a préparé en coulisse une candidature pour d’abord combler le vide qui aurait été laissé [ un seul candidat dans une seule circonscription ], ensuite tenter de garder son parti politique sachant qu’il ne sera pas reconnu sans le 5% exigé par la loi. La quatrième circonscription est la région de Hambou. Deux candidats toujours issus de la mouvance présidentielle se partageront les électeurs. Dawiat Mohamed du parti CRC et Said Athoumani du parti Orange.
Autres circonscriptions susceptibles de ne voter qu’une seule fois
Avec une représentation très faible, deux circonscriptions pourraient connaître aussi leurs députés au premier tour de l’élection. À commencer par le député Abou Achiraf, ancien directeur de la sûreté nationale. L’homme qui n’est plus inquiété sur l’affaire de la citoyenneté économique, depuis qu’il a eu la bonne idée d’adhérer au parti présidentiel, la CRC. Pourtant, il a dirigé la sûreté pendant plusieurs années. Cet enfant de Mutsamudu voudrait de nouveau représenter la 7e circonscription. Il fera face à deux autres candidats indépendants, mais il pourrait être investi député dès le premier tour vu qu’il a toujours voté pour le gouvernement dans la précédente législature. L’autre circonscription est celle de Msutruni Mwabasa. L’ancien vice-président de Moheli Abdallah Sarouma fera la course contre deux autres candidats indépendants si seulement si la section administrative de la Cour suprême les valide. À la vitesse où vont les choses, le surnommé “Coach ” peut obtenir des résultats de la CENI, plus de 50% des suffrages exprimés.
En tout, le parti CRC présente 21 candidats, Orange et RADHI présentent pour chacun 7 candidats, FNJ, RDC et UPDC [en sachant que le secrétaire général par intérim de ce parti a porté plainte pour usurpation contre ce candidat] représentent chacun une seule candidature. Si l’ensemble des ces élections n’est qu’un entraînement d’une seule équipe, la mouvance présidentielle est en dispersion au nord de la capitale, Moroni. Quatre candidats se présentent. L’ancien président de l’île de Ngazidja, Mze Soulé Elbak qui a d’ailleurs cherché et supplié pour obtenir le soutien du chef de l’Etat en public. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Mohamed Ahmed issu du parti RADHI aurait obtenu, selon des sources concordantes, le soutien d’Azali Assoumani. Le directeur de la société SONOLEC qui s’est présenté au nom de la CRC. Et enfin, un autre candidat du parti Orange. Ces partis voudraient profiter de l’absence du parti populaire de la capitale [JUWA ] pour arracher la députation du nord de Moroni.
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