Par cette déclaration, nous réaffirmons le soutien indéfectible du peuple comorien au peuple sahraoui et notre attachement sans faille aux principes du droit international, en général, et à ceux du droit relatif à la décolonisation, en particulier.
Par conséquent, nous condamnons fermement l’initiative unilatérale prise par les autorités comoriennes (illégitimes de facto) d’ouvrir un consulat général des Comores à Laayoune, une ville située au Sahara occidental, dans la partie occupée par le Royaume du Maroc.
En effet, le Sahara occidental est un territoire revendiqué à la fois par le Maroc, et par la République arabe sahraouie démocratique, proclamée République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) par le Front Polisario en 1976. Toutefois, les Nations Unies considèrent le Sahara occidental comme un territoire « occupé » et l’ont placé parmi les territoires à décoloniser, en vertu de la Résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale de l’ONU. La RASD est en outre considérée comme membre, à part entière, de l’Union africaine.
Ainsi, la décision des autorités de fait de l’Union des Comores d’ouvrir un consulat général, accrédité par les autorités marocaines sur le territoire sahraoui, constitue, non seulement une violation grave du droit international, mais met également à mal la position de l’État comorien, en ce qui concerne « la question de l’île comorienne de Mayotte », territoire administré par les autorités françaises, en violation des principes posés par la même résolution 1514 (XV).
La décision de la diplomatie comorienne est d’autant plus embarrassante et inopportune qu’aucun Comorien n’habite dans la région de Laayoune. Les seules motivations des autorités comoriennes actuelles reflètent la marchandisation de nos positions diplomatiques, et une quête tous azimuts d’une légitimité internationale, pour un chef d’État qui, par un coup de force, s’est accaparé illégalement du pouvoir dans l’archipel des Comores.
L’indignité consistant à s’aligner sur les positions diplomatiques d’un autre pays, comme le Maroc, sous l’engagement de ce dernier à investir aux Comores, est, non seulement vouée à l’échec, mais risque aussi de mettre en difficulté la diplomatie comorienne dans la région, et surtout d’ébranler la volonté de certains pays africains frères de nous soutenir dans le contentieux opposant les Comores à la France sur l’île de Mayotte.
Premiers signataires : Moudjahid Abdoulbastoi, Avocat – Faouzia Hassani – Nourdine Mbaé – Saindou Kamal’eddine, Journaliste – Natidja Hamidou, Journaliste – Omar Mirali, Historien Aminata Boina – Mahmoud Ibrahime, Historien – Djamal Eldine Issoufa – Ben Abdallah Youssouf – Salim Youssouf Idjabou, Philosophe – Natuk Mohamed Mouzaoir, Économiste – Mohamed Abdoul Bastoi, Expert en micro-finance – Farouk Mbalia – Youssouf Ali, Kaissi Abdallah – Abderemane Wadjih, Anthropologue – Mohamed Kabir – Ben Ali Mdrikaou.