Maroc-Comores, un rendez-vous incontournable pour les Comoriens, amateurs de football ou juste pour le plaisir de soutenir l’équipe nationale. Cet engouement se vit partout. Moi, c’est auprès de la belle-famille que j’ai partagé cet instant, gâché par un arbitre inconséquent.
Ce samedi, je me trouvais à vitry sur seine, chez ma belle soeur quand je découvre le plaisir instantané de suivre sur Bein Sport le match Comores-MAROC. Je devais naturellement être intéressé; mon pays se mesurait aux Lions de l’Atlas sur leur terrain. Comment mes compatriotes allaient pouvoir résister à une grande équipe africaine bénéficiant, de surcroît, du pouvoir affectif de jouer à domicile? C’est dire que la défaite a effleuré ma conscience, bien que j’aie prié pour notre victoire, celle des Gombessa.
Bientôt, j’ai vu des compatriotes à l’assaut d’une compétition, sans la moindre frilosité. Ils se sont mesurés vaillamment, jusqu’à créer des occasions qui confinaient à des fautes subies, quelques fois, dans la défense marocaine. Dès fois, les Gombessa étaient mêmes sur le point de marquer. Comme à la 53ème minutes, quand un Mchangama offensif a lancé Selemani bien décidé à tromper la vigilance du gardien marocain, mais qui a réussi à détourner cette détermination pour l’apaisement du pays de Mohamed VI.
Une, deux à trois fois, les cœlacanthes pouvaient prétendre, pour le moins, à un penalty en leur faveur. Hélas, c’était méconnaître l’extrême rigueur surprenante d’un arbitre mauritanien. Il n’osait pas. Il ne pouvait visiblement plier une rencontre qui était déjà difficile. Même, Hervé Renard, l’entraîneur des Lions de l’Atlas, n’a pas joué au renard, peu après la fin du match. ” Nous avons été mauvais, très mauvais pour des Comoriens qui méritaient mieux “.
C’est dire ma déception ! Le penalty accordé, en dehors des temps réglementaires de la prolongation, a transpercé ma conscience de comorien. J’ai été jusqu’à souhaiter, sur un mélange de colère et d’indignation, un retrait collectif des cœlacanthes pour laisser ce Ali boucler ce tire au but avec les Lions de l’Atlas. Cet arbitre, y compris l’institution qu’il représente, la FIFA, la CAN, a bousculé l’idéal que je me fais de la justice. La phrase d’Ali Lemghairfry ” l’erreur est humaine”, éclaboussée sur sa page Facebook, n’arrive toujours pas à équilibrer la sentence subite. Il a tellement mis de la motivation dans la générosité d’un penalty hors du temps imparti que la platitude de ” l’erreur ” concédée, peu de temps après, ne reçoive que l’écho de notre mépris, le mien en particulier.
Outre la prestation des verts, la mobilisation des étudiants comoriens au Maroc est à saluer. Ils ont mis le feu tout au long du match, rivalisant presque avec les milliers de personnes acquises à la cause marocaine. Le geste amical de la fédération marocaine de football, d’accorder des places gratuites, a largement contribué à la réussite de cette communion. Encore dommage que l’arbitre ait tout gâché. De la rencontre, il restera le goût amer d’une injustice du corps arbitral.
Certaines consciences voudraient qu’ on se préoccupât moins d’ une injustice liée au football. La justice rendue ne nourrirait point notre population qui croule sous des injustices politiques au quotidien. L’ argument est , en apparence , tentant, voire populiste. Cependant, quand la conscience en est éprise, imbibée de ses valeurs, il est évident qu’ on s’indigne à chaque fois que la justice se soit agressée, qu’ il s’agisse du terrain de Beit Salam ou de Casablanca .
Par Nourdine Mbaé