La Directrice régionale de la santé rejette en bloc les propos publiés dans Al-fajr. Elle et le coordinateur du projet palu sont d’accord pour reporter le traitement de masse en raison de la campagne. Un avis qui n’est pas du tout partagé par le Directeur Général de la santé Aboubacar Said Anli, qui affirme qu’aucune instruction n’a été donnée par l’autorité compétente sur cet ajournement. Par Hayatte Abdou
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Dans Al-fajr du lundi 18 mars, l’édition 1260, traitant du paludisme à Ngazidja, une situation beaucoup plus alarmante a été décrite par la consœur. En effet, il est écrit que «les responsables en charge de la santé ont souligné qu’il est préférable que le traitement de masse se réalise au deuxième trimestre de l’année». De continuer en suite que «le paludisme dans l’île de Ngazidja ne cesse de tuer (…) la plupart des victimes ne sont que des enfants». Et que la cause de ce renvoi du traitement de masse et que «le pays se trouve actuellement dans une situation de campagne». Des informations qui auraient été données par la directrice régionale de la santé Baraka Hamidou.
Sur le report du traitement de masse, l’information est confirmée par le coordinateur du «projet palu» Docteur Anfane. Cependant, pour lui si la décision est prise de cette manière, sachant aussi que l’île de Ngazidja se trouve dans une «situation d’urgence», c’est parce que «nous sommes convaincus que dans cette période, nous n’aurons pas les résultats attendus. Et que la période propice sera dans les vacances». Autrement, selon Baraka Hamidou au mois d’août- décembre. Elle ajoute, «certes les cas de paludisme ne cessent d’augmenter, cependant nous avons aussi pris une mesure d’urgence, la pulvérisation intra-domiciliaire», affirme le coordinateur.
Quant aux propos publiés dans le quotient Al-fajr, la Directrice régionale de la santé rejette totalement ces allégations. «Je suis choquée par cet article. D’abord je n’ai jamais parlé de décès. N’en parlons plus que le «palu ne cesse de tuer». Nous n’avons enregistré aucun cas de mort depuis le début de l’année. Pire encore, je n’ai jamais dit que les victimes étaient des enfants. Je suis désolé, mais ces propos ne viennent pas de moi» s’insurge-t-elle.
Toutefois, si la Directrice régionale de la Santé et le coordinateur du projet palu sont d’accord sur l’ajournement du traitement de masse et des motifs évoqués, ils sont en totale contradiction avec le Directeur générale de la Santé Abdoubacar Said Anli. Pour lui, ce report n’a rien avoir avec la compagne ou les mashuhuli. Mais c’est une question de moyens techniques. «Non, cela n’a rien à voir. Si le traitement de masse n’est pas encore réalisé, c’est que nous n’avons aucun plateau technique matériel. Même les médicaments ne sont pas encore sur place. Ils sont partis de Chine mais pas encore arrivés. Les machines non plus. Mais s’ils étaient sur place nous allions le faire». Et de reprendre, «oui c’est vraie, à l’heure actuelle nous avons enregistré 2000 cas à Ngazidja. C’est ici ou il y a le problème. Pendant qu’à Mohéli et Anjouan, aucun cas autochtone n’est déclaré». «C’est juste une affaire d’organisation et d’appareillage technique. Mais aucune instruction du report n’a été donnée par les autorités compétentes. Une fois que le matériel sera là nous réaliserons le traitement de masse».
A qui doit-on se fier? Il faudra peut-être que ces institutions qui s’occupent de la santé arrivent à accorder leur violon pour le bien de la population.
Néanmoins, ni le ministère de la santé, ni la direction générale de la santé, ni la direction régionale de la santé n’a réussi à nous transmettre des données sur ce traitement qui aura lieu. Ni celui qui a déjà été réalisé. Aucun chiffre n’a filtré. Le paradoxe, ils prétendent tous les avoir, par île, région, ville et village. Mais lorsqu’on les demande, cela devient vite un secret d’État. «Il faudra que mon chef me donne l’ordre». Pourtant, ces données devraient normalement être accessibles au public.
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