Pour la 11e fois consécutive, la communauté comorienne de Marseille a manifesté, dimanche 9 juin, à la porte d’Aix contre le régime d’Azali qu’elle qualifie de « dictatorial ». Ahmada Mohamed
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Cette fois, ils étaient près d’un millier de manifestants venus des différents quartiers de la cité phocéenne. Réunis au pied de l’Arc de Triomphe marseillais, symbole de la liberté et de la résistance, les manifestants ont dénoncé à nouveau « la mascarade électorale » du 24 mars 2019, « la détention arbitraire » de personnalités politiques de l’opposition et « le régime d’oppression » qui s’installe peu à peu en Union des Comores.
Mohamed Ibrahim, alias Militaire est le président de la section marseillaise du collectif qui organise les manifestations en France. Pour lui, le combat engagé depuis plus de deux mois maintenant n’est pas prêtde s’arrêter. ” Il faut qu’Azali accepte qu’il n’a pas été élu”, dit-il.
Derrière la palette transformée en tribune pour les orateurs du jour, une grande banderole tranche: “Azali n’est pas notre président”.
Ces membres de la diaspora comorienne de Marseille sont remontés contre un gouvernement « qui les méprise ». NoudineMbae, ancien agent du ministère des Affaires étrangères comoriennes se montre offensif. « C’est vrai, nous lavons des toilettes en France, mais nous avons fait les mêmes écoles qu’eux et nous avons les mêmes diplômes », peste-t-il jugeant indigne le comportement des cadres et des ulémas comoriens qui se sont mis au service de la dictature.
Quant au notable Chabani Mohamed, il a encouragé la dynamique nouvelle engagée par les membres du Conseil National de Transition et tous les partis de l’opposition, afin de mobiliser jusqu’au fin fond du pays contre ce « gouvernement qui a perdu toute légitimité nationale et internationale ». « Lors de son investiture, il n’y avait personne, même pas un chef d’État étranger. C’est le signe de sa perte de légitimité », souligne le notable qui appelle la jeunesse comorienne et les femmes à se mobiliser massivement.
Lors de ce rassemblement marseillais, on comptait justement plusieurs femmes qui brandissaient des affiches: « Azali Nalawe »,« À bas la dictature aux Comores ». « L’armée pour le peuple » ou encore« Azali n’est pas mon président ».Certaines d’entre elles ont pris les micros dimanche pour dénoncer les emprisonnements arbitraires et les conditions inhumaines des prisons comoriennes.
« Nous ne pouvons reconnaître un régime qui emprisonne nos enfants et les torture », rappelle Mme Maoulida ajoutant que les témoignages faits ces derniers temps, notamment par Agoi et Oubeidillah doivent nos interpeller tous » [NDLR : les deux journalistes libérés récemment ont fait état des tortures et violences dans lesquelles vivent les prisonniers].
Parmi ces personnes qui manifestent chaque dimanche à Marseille, on trouve toutes les générations. Antoine Ali, 35 ans, vient chaque dimanche et il ne compte pas s’arrêter « jusqu’à la fin du régime Azali ».
Même position pour Mmadi Ahmed Bacar, proche de la soixantaine : « Je viens toujours parce que je suis pour la liberté et la justice aux Comores ». Quant à Mme Mdjassir, elle a la certitude qu’Azali « va tomber ». Si elle est là presque tout le temps c’est pour maintenir la pression jusqu’au moment fatidique.
Et ce moment très attendu par la diaspora comorienne de France ne doit pas, selon Ali Taoufik, l’animateur principal de la porte d’Aix, emporter seulement Azali et ses amis, mais tout le système, qui, depuis plus de quatre décennies, entretient la pauvreté et la corruption aux Comores.
C’est ce qu’a défendu également Mlle Julie Mourchidi, chargée de communication du collectif du Marseille lors de son intervention. « Nous, jeunes de la 4e génération, nous sommes engagés dans ce combat contre un système incarné aujourd’hui par Azali », dit-elle avant de faire appel à la population comorienne pour se réveiller etpermettre à cette mobilisation de parvenir rapidement à son objectif, faire tomber le régime Azali, que tous considèrent comme dictatorial.
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