Qualifié au second tour des élections des gouverneurs, Aboudou Soefo a tenu une conférence de presse hier. Il a dénoncé le hold-up électoral, mais se prépare à ravir Mrodjou. Par Ali Mbaé
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]Après la proclamation des résultats des élections des gouverneurs du dimanche 24 mars dernier par la commission électorale «indépendante»insulaire, Aboudou Soefo a rencontré la presse à son quartier général, mercredi. Placé derrière la candidate de la mouvance présidentielle, Mhoudine Sitty Farouata et ses 38,45%, le candidat indépendant qui a recueilli 23,10% des voix, a expliqué le climat tendu qui a régné le jour de l’élection, remercié aussi les grands comoriens qui lui ont accordé leur confiance dans les urnes.
Comme tous les candidats à l’exception de ceux du régime, il regrette le hold-up électoral constaté le jour du scrutin. Implicitement, il accepte la mascarade qui a eu lieu dimanche:«les résultats qui me sont attribués me paraissent suspects, car ils semblent relever d’une certaine manipulation. Suite aux événements qui ont émaillé la journée de dimanche, les règles du code électoral ont été violées, notamment celles relatives au dépouillement des bulletins de vote dont les opérations se sont déroulées sans la présence de mes représentants, malgré ma demande, plusieurs fois réitérée auprès des organes en charge des élections» lit-on dans sa déclaration.
En mémoire, constatant les bourrages d’urnes dans plusieurs bureaux de vote, les candidats issus de l’opposition avaient appelé au peu d’assesseurs qui étaient autorisés à entrer dans les bureaux de sortir et de saccager les urnes. Un appel qui a été bien reçu dans plusieurs localités. Ils ont quitté et saccager quelques urnes. Une situation qui a permis aux forces de l’ordre de s’emparer des autres urnes. Elles les ont amenées à des destinations inconnues. Les membres de bureau et les assesseurs n’ont pas pu appliquer les procédures à cause de ces interventions d’urgence. Donc pas de dépouillement, n’en parlons plus de signature des procès verbaux.
Malgré tout, Aboudou Soefo n’est pas prêt à abandonner le combat et ce qu’il appelle «première victoire». Conscient des irrégularités constatées du début jusqu’à la fin du processus par les organes chargés du déroulement du processus électoral, il veut tenter sa chance. Il campe sur sa position: «le passé est déjà révolu. Nous devons avancer. Je lance un vibrant appel aux électeurs et électrices de Ngazidja, la société civile et les forces politiques à constituer un large front et à se mobiliser autour de ma candidature pour faire réussir notre projet de société», a-t-il poursuivi. Il regrette aussi que les comoriens qui ont voulu monter leur mécontentement soient blessés.
Depuis le début de la campagne, il se murmurait que Aboudou Soefo soutient le candidat sortant. Moult personnalités de sa formation politique RADHI et d’autres du parti de la Convention pour le Renouveau des Comores (C R C) roulent pour lui, malgré les déclarations de Houmed Msaidié. Et pourtant, visiblement ce sont les deux piliers de la mouvance présidentielle, coalition qui a présenté Sitty Farouata au poste de gouverneure de l’île de Ngazidja.
Une chose est sure, il ne fait pas partie des opposants du président -candidat. Reste à savoir combien de temps ce jeu de cache cache durera.[/ihc-hide-content]