Éliminé de la course pour Mrodjou, Mohamed Abbas Elhad a convié la presse mercredi pour dénoncer «une journée noire», qui le prive même d’un recours possible faute de Procès-verbaux. Il fustige la stratégie des candidats de l’opposition et l’attitude du ministre de l’intérieur, qui a oublié qu’en 2016, les positions étaient inversées. Par Ali Mbaé
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”block” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]Ce qui s’est passé dimanche dernier dans l’ensemble des îles des Comores ne laisse personne indifférent. Presque tous ceux qui étaient dans la course pensent que ces élections n’ont pas été transparentes, n’en parlons plus de crédibilité. Hier dans la matinée, le tour était pour l’ancien ministre de la justice et candidat au poste de gouverneur de l’île de Ngazidja. Sans aucune réserve, il s’indigne à propos des résultats fantômes proclamés par la commission électorale nationale ” indépendante “.
Il dénonce le caractère peu crédible des résultats et la non transparence constatés par les citoyens comoriens et certaines missions d’observateurs internationaux. Les bourrages des caisses, la non accréditation de certains assesseurs, l’empêchement des électeurs de se rendre dans les urnes, le saccage des bureaux de vote constituent un ensemble de fautes graves volontaires de la part des organisateurs des élections. Mais le pire pour Mohamed Abbas Elhad, c’est qu’aucun recours n’est possible. ” Nous, les candidats ne sommes pas en mesure de se défendre légalement. Les extraits des procès verbaux étant confisqués par la CENI ainsi que la possibilité légale d’accéder dans les lieux de dépouillement, nous nous insurgeons de tels comportements qui ont laissé des traces négatives dans notre pays. C’est une journée noire pour notre démocratie” explique un des signataires des accords de sécurisation des élections de 2016.
Ce désormais malheureux candidat au gouvernorat appelle le président de la république à se débarrasser de son équipe puisque, selon lui, elle l’induit en erreur et ne considère que le côté usage de la force. ” Si j’étais le président Azali, je dégagerais mon gouvernement, lequel avec les multiples nominations, les décrets qui pleuvaient et les sommes colossales d’argent mises à leur disposition n’ont rien pu faire que de d’user de la force au lieu de leur intelligence. Je formerais un gouvernement d’union nationale pour essayer de chercher la paix », a-t-il recommandé.
Si les organisations ont exagéré sur les fraudes électorales, Abbas Elhad s’insurge mais appelle l’opposition à ne pas semer de trouble, puisqu’ils étaient tous conscients des règles du jeu du régime :” Nous savions tous que ça allait continuer comme ça après le référendum. Et on a décidé d’y aller. Donc, nous avons une part de responsabilité “, a-t-il déclaré.
Toutefois, il regrette aussi la stratégie adoptée par les 12 candidats de l’opposition :” Je ne pense pas que l’autodestruction était la bonne solution. C’était une mauvaise stratégie. Moi j’ai essayé de retenir mes assesseurs mais ils étaient menacés. je ne pouvais pas risquer leur vie. je leur avais ordonné de partir “.
Sur l’empêchement du peuple comorien à manifester, il croit que ce n’est pas la bonne stratégie. Il rappelle au ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou qu’en 2016, lui, aussi pouvait utiliser la force. ” j’ai préféré négocier avec les candidats de deux parties, opposition et pouvoir pour préserver la stabilité et la paix bien que certains voulaient abuser du pouvoir », a-t-il conclu.[/ihc-hide-content]