La chambre administrative de la Cour suprême autorise 224 têtes de listes à battre campagne pour les prochaines élections municipales du 23 février 2020 dans les trois îles des Comores. Quatre listes ont rejoint les 220 listes qui avaient été autorisées provisoirement par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Sur les 56 listes rejetées, 51 ont été autorisées après avoir déposé des recours auprès de la Cour suprême. : « 95% des recours introduits ont été validés. Il y avait une introduction de 56 recours », Mohamed Cheick Abdallah, directeur de cabinet de la Cour suprême. Par Ali Mbaé
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Deux listes ont retenu l’attention de l’opinion. Celle conduite par l’ancien député de Moroni Sud et l’ancien ministre de la Justice Mohamed Abbas Elhad d’une part et celle qui a été validée miraculeusement par la Cour suprême sans avoir été publiée ni dans les listes des refus ni des autorisées, conduite par le conseiller du directeur de Comores Cables dans la région de Hamahamet Nyuma mdro, Hassane Ahmed Salim.
Salim Hasane, un candidat miraculeux
Le candidat Salim Hassane vient d’entrer dans l’histoire. C est le seul candidat, depuis la mise en place des CEII et CENI, à participer aux élections sans pour autant avoir déposé une candidature ni dans la commission électorale insulaire indépendante(CEII) ni dans la commission électorale nationale indépendante ( CENI ), une première. Mais que s’est-il passé ? Le 3 décembre dernier, date de fermeture des dépôts des candidatures aux prochaines élections municipales, ce candidat s’est présenté à la CEII de la Grande Comore avec son dossier sans récépissé de cautionnement auprès du trésor public. La CEII a décidé de ne pas accepter son dossier. En l’absence de ce fameux récépissé. Il a vu sa candidature déclarée irrecevable avant d’être finalement être acceptée par la Cour suprême.
La Cour suprême, une machine qui valide tous les désirs du roi
Le cas de ce candidat est similaire à celui de Achrafi Said Hachim lors des dernières présidentielles. Ce dernier a vu sa candidature rejetée par la chambre administrative et électorale de la Cour suprême, statuant en matière électorale, et ne pas être enregistrée par cette même cour pour le même motif. Malgré une requête formulée, il n’a finalement pas participé aux élections présidentielles du 24 mars dernier. « Cette fois, cette même Cour suprême pointe du doigt la CENI pour n’avoir pas enregistré la candidature de ce candidat du régime, qui sera d’ailleurs un candidat unique », commente un journaliste de la place. En tout cas, la Cour a ordonné à la CENI et la CEII d’abandonner cette exigence constitutionnelle en les forçant à recevoir le dossier de Salim Hassane. Il est donc inscrit au scrutin communal du 23 février prochain.
Pourquoi le forcing pour la candidature de Salim Hassane?
La ville de Mbeni fait partie des villes qui résistent jusque-là à la dictature actuelle. Le pouvoir en place ne pouvait pas laisser cette commune sans candidat, même s’il y a peu de militants azalistes dans la commune. L’ancien ministre Mohamed Chatur Elbadaoui devenu « indésirable » dans sa ville natale depuis la mise en résidence surveillée de Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou. Il aurait rendu publique son incompétence à pouvoir ressembler des gens. L’absence d’une candidature dans cette région très hostile au régime aurait aussi donné une carte blanche à l’opposition. Ce qui a fait que cette candidature est “un mal nécessaire “. Avec une population qui a pu empêcher à plusieurs reprises le chef de l’État de venir chez eux, il n’est pas imaginable que Salim Hassane puisse arriver à la convaincre même s’il s’en vante : « C’est mon expérience qui fait peur. Ils ont entendu que je me présente et ils se sont dit qu’il ne faut pas s’interposer à moi [le mze]. C’est une chance pour moi et pour mes conseillers “, selon lui.
Finalement, la liste conduite par le député Abdoulfatah est retenue
Recalée par la commission électorale nationale indépendante, la liste conduite par l’ancien député de Moroni-Sud, Abdoulfatah Said battra campagne et va essayer de convaincre les électeurs de la capitale des Comores après une introduction d’un recours à la Cour suprême malgré les tentatives faites par un des ses anciens amis qui a essayé d’empêcher leur candidature : « J’aimerais dire à la CENI de prendre ses responsabilités pour éviter les tensions. Nous demandons aux arbitres qui sont dans les élections de garder leurs fonctions d’arbitres et de ne pas mettre des tenus des candidats », clame Abdoulfatah Said. Une déclaration qui fait allusion à la tentative d’un membre de l’exécutif de l’éliminer, mais qui n’a pas fait le poids à la Cour suprême.
Il est vrai que l’opposition ne participe pas aux prochaines échéances électorales, mais ce match amical entre la mouvance pourrait avoir l’allure d’un classico Barcelone-Réal Madrid
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