La journée mondiale de l’enfant a été célébrée ce mardi 20 novembre à Ivembeni en présence de la ministre de la protection sociale, du représentant de l’Unicef, de la mairie de la région et particulièrement des enfants venant de toute l’île. Sont des discours volontaristes qui ont été prononcés par les autorités compétentes, de lutte contre les violences faites aux enfants et au respect de leurs droits. Cependant, la réalité est tout autre.
La journée mondiale de l’enfant est célébrée ce mardi 20 novembre a Ivembeni dans la région de Mboude. Plus d’une soixantaine d’enfants provenant d’autres régions ont été présents. L’objet étant de vivre cette journée qui leur a été dédiée. C’est en présence de la ministre de la protection sociale et du genre Fatma Mbaraka Rachid, du représentant de l’Unicef auprès de l’Union des Comores, Marcel Ouattara et de la Mairie de la région. Plus d’une centaine d’invités ont pris part à la cérémonie.
La place publique d’Ivembeni, tout a été peint en bleu. Sur le mur, on peut lire sur des banderoles, les droits de l’enfant, dont le droit à la santé, à l’éducation et à la protection.
Dans son discours de bienvenue Nemati Mmadi, troisième adjointe au maire a souligné l’honneur que l’organisation de cette cérémonie a fait à la région et de l’engagement que cette dernière a pris vis-à-vis des enfants. «Notre municipalité s’est engagée avec le gouvernement pour respecter le droit de l’enfant. Car pouvoir c’est pouvoir mais vouloir vient de moi».
La ministre de la protection sociale et du genre, Fatma Mbaraka Rachid a insisté, quant à elle sur l’importance qu’accorde le chef de l’Etat à la protection de l’enfant. Elle a aussi mis l’accent sur les progrès au niveau des lois qui ont été réalisés ces dernières années. «Le droit et le bien-être des enfants sont au centre de la politique du gouvernement qui en a fait une de ses priorités (…) Parce que la promotion et le respect des droits de l’enfant ne doivent pas rester un simple idéal. Ils doivent devenir une réalité au quotidien dans notre pays ». Tout en énumérant au passage les conventions liées au droit de l’enfant que l’autorité étatique a signé sans oublier l’élaboration des politiques nationales et de plans stratégiques mis en œuvre pour lutter contre la violence faite aux enfants.
Dans son allocution le représentant de l’Unicef auprès de l’Union des Comores, Marcel Ouattara a rappelé les engagements pris par le chef de l’Etat dans une lettre adressée aux enfants le 20 novembre 2017. En effet le président «s’était engagé à faire tout ce qui est de son pouvoir, pour créer les conditions socio-économiques et culturelles idoines pour que les droits de tous les enfants Comoriens soient réalisés.»
Cependant, il a aussi tenu à faire l’état actuel des droits qui sont bafoués, « malgré les efforts fournis ». De rajouter« en 2014, il a été estimé que la pauvreté affectait 34,3% des ménages. 1/2 enfant comorien est privé d’un logement adéquat, 2/3 manquent d’installation sanitaire et 1/3 est touché par la malnutrition». Il continue « au cours de ces dernières années, les Comores font face à une multiplication de diverses formes d’exploitation et de violence dirigées à l’encontre des enfants. Les services d’écoutes recensent en moyenne des centaines de cas de violences faites aux enfants. Au cours de cette année près de 250 cas ont été traités dont plusieurs agressions sexuelles sur mineurs.»
L’ambassadrice des enfants lors de cette cérémonie, Irham Tadjidine a remercié le président de la République «amis des enfants » dans son engagement dans le combat de la protection de l’enfant et de renouveler leur confiance auprès des autorités de renverser la tendance.
Des mots comme remède
A entendre les discours, on pourrait croire qu’une volonté politique est encrée afin de faire de la lutte contre les violences faites aux enfants un cheval de bataille, voire un devoir national. Mais hélas, les chiffres sont accablants. Pire encore, aucune amélioration très sensible de cette volonté malgré la batterie d’arsenal juridique ou pas. La déception vient surtout de la justice, ou de l’injustice qui inflige des peines de voleurs d’orange à des violeurs. Seul, le jour ou la justice comorienne prendra ses responsabilités, traitera un violeur de criminel, ce jour là on pourra peut-être commencer à parler de progrès, de volonté et d’implication de l’Etat Comorien dans la protection son enfant.
Par Hayatte Abdou