La politique n’est pas facile et n’a jamais été chose facile. Elle n’est pas « un jeu d’enfants », comme avertissent les connaisseurs. Elle se joue et se développe sur un terrain glissant, très glissant. Malheur aux acteurs politiques qui sont imbus de leur personne et qui placent leur égo au-dessus de ce qui peut être résolu par un groupe de réflexion agissant, c’est-à-dire une équipe forte, bien soudée ! Vouloir faire de la politique une promenade de solitaire mène toujours à l’échec. L’improvisation et l’amateurisme ne sont pas des qualités en politique. L’égo n’a véritablement pas sa place non plus pour toute personne qui ambitionne à s’approprier cette activité noble, celle de la gestion de la cité.
Depuis le 26 mai 2016, les Comoriens vivent mal dans leur pays à cause d’un régime politique qui décide de développer la coercition envers « son » peuple. Ce régime politique est arrivé à malmener une opposition gagnée par la désorganisation et la division pour un vague objectif : « L’horizon 2030 ».
Assoumani Azali est le champion de la division. Il est toujours dans la division, et c’est dans cette posture là qu’il arrive à faire plus de mal à son pays pour ses propres intérêts, à ses proches collaborateurs et partisans. Sa philosophie principale est « diviser pour régner ». Nous devons toujours nous rappeler de l’histoire de « Ndimu » ou « Ndrimu » qu’il a utilisée pour malmener les Anjouanais en Grande-Comore en avril 1999, quand notre pays souffrait déjà de la crise séparatiste anjouanaise. Jusqu’alors, dans ses discours, il est toujours dans cette division. Il ne cesse de déclarer que les WaNgazidja sont supérieurs aux Wa Ndzouani et WaMwali. Ces paroles sont indignes pour un président, qui doit rassembler les citoyens dans le respect des lois républicaines, celles de la justice, l’égalité, la tolérance, la démocratie, l’estime et le respect de soi et des autres.
Les Comoriens sont très divisés, plus qu’ils ne l’ont jamais été. Tout le monde se méfie de tout le monde. Assoumani Azali, par ses crimes, tortures et emprisonnements arbitraires des opposants, a réussi à installer un sentiment de méfiance entre leaders politiques comoriens, qui patinent encore pour s’opposer à son régime politique autoritaire. L’opposition est certes déterminée contre ce régime politique sanguinaire. Cela fait 6 ans qu’elle se bat, mais en réalité, il lui manque un chef capable de réunir tous les courants politiques autour d’une table contre ce mal. Chacun se prenait pour un MacGyver de la fameuse série télévisée, capable d’apporter tout seul la solution à nos problèmes. Pourtant, un combat politique est une affaire d’équipe à la tête de laquelle un leader charismatique au-dessus des démêlés. Après 6 ans de combats difficiles, dans la souffrance pour atteindre son objectif, qui ne peut être autre que le retour à la Constitution, foulée aux pieds par Assoumani Azali depuis 2016, l’opposition trouve enfin la voie de la victoire.
Quand je parle de « la voie de la victoire » trouvée par l’opposition, je ne parle pas du départ d’Assoumani Azali du pouvoir seulement, mais aussi, celle d’éviter tout débordement qui risque de replonger notre pays dans des règlements de comptes qui ne profiteront absolument pas à l’intérêt général. Se mettre d’accord pour placer Mohamed Ali Soilihi, alias Mamadou, à la tête de l’opposition est une bonne chose, une bonne nouvelle pour une paix immédiate au lendemain du départ d’Assoumani Azali du pouvoir, puisqu’il partira sans aucun doute. Mohamed Ali Soilihi à la tête de l’opposition est une bonne proposition parce qu’il est le plus expérimenté de tous, le plus consensuel de tous. Il peut fédérer tous les courants et mouvements politiques de notre pays pour une paix durable, après 6 ans de gouvernance mafieuse, qui a favorisé la corruption, les meurtres et assassinats et qui a installé au cœur de chaque Comorien un esprit de revanche prêt à en découdre avec les auteurs.
C’est un pas positif, un grand pas que l’opposition vient de faire. Mohamed Ali Soilihi est l’interlocuteur qu’il faut pour les Comores dans cette période de crise profonde qui risque de disloquer notre État archipélagique, d’une part, et qui risque de compromettre les relations de notre pays avec ses partenaires, actuellement mal en point, d’autre part. Le contexte politique actuel de notre pays n’inspire confiance à aucun opérateur économique étranger qui souhaiterait investir chez nous. Notre pays n’a pas de temps à perdre. Notre pays n’a rien à gagner en développant des politiques partisanes qui seraient basées sur des sentiments de rancœur et haine pour régler des comptes avec celles et ceux qui actuellement, sont en train de détruire les Comores. Très rapidement, nos acteurs politiques doivent penser à une période de transition. Oui, au lendemain du départ imminent d’Assoumani Azali, la priorité du régime politique transitoire serait de réconcilier les Comoriens entre eux et avec la Constitution.
Car, il est sans aucun doute qu’Azali Assoumani et ses hommes ont détruit notre pays sur les plans matériel, économique, financier, constitutionnel et institutionnel. Il nous faut du temps pour reconstruire le pays et cela ne demande pas de l’amateurisme. Une période de transition est nécessaire pour réparer ce qui est plus cher à notre pays, démoli par le démolisseur de l’État de Droit. Les Comoriens ne doivent pas se précipiter à des élections rapides quand Assoumani Azali partira. Une transition de deux à trois ans doit être accordée à celui qui sera à la tête de notre pays pour qu’il puisse organiser cette fois-ci de vraies Assises nationales.
Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou est la solution immédiate pour sortir l’Union des Comores de cette crise politique qui a engendré d’autres crises, notamment socioéconomiques et financières. En ce moment même, les Comoriens souffrent de famine. Les produits de première nécessité manquent de façon indigne. L’opposition doit donc, comme un seul homme, se mettre derrière Mamadou pour qu’elle soit forte et bien structurée. Les Comoriens que nous sommes devons être vraiment prudents et attentifs sur ce qui se passe actuellement dans notre pays. Rappelons-nous de ce qui s’est passé en 1997. Actuellement, des drapeaux russes sont hissés à Anjouan. On ne sait pas encore dans quelle crise les auteurs de ces actes indignes pour un pays indépendant veulent conduire notre pays. Il y a anguille sous roche. Je vous laisse deviner…